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On teste l’intelligence artificielle pour doubler la part des transports publics en Suisse

En Suisse, trois opérateurs de transport public testent les comportements des automobilistes à l’aide de données anonymes de téléphonie mobile et de l’intelligence artificielle.

En Suisse, contrairement à une idée répandue, environ 21% de tout le trafic est couvert par les transports publics. Environ 77% de tous les trajets se font encore en voiture. Malgré l’expansion des services et les investissements dans les infrastructures, la part des transports publics dans le volume total du trafic a stagné au cours des 15 dernières années. Selon les prévisions de la Confédération, le trafic en Suisse augmentera de 11% d’ici 2050.

La répartition des modes de transport devrait rester à peu près la même et la part des transports publics ne devrait augmenter que de 24%, comme l’ont fait valoir les entreprises et le canton devant les médias à Zurich.

Doubler la part modale

Pourtant le pays veut que la part de mobilité des transports publics soit doublée à long terme. Pour ce faire, les données de téléphonie mobile et une intelligence artificielle seront désormais utilisées. Grâce à des analyses de données, les entreprises de transport BLS, SOB et CarPostal ainsi que le canton de Saint-Gall veulent donner à la population le goût des transports publics. A long terme, la part de mobilité des transports publics devrait ainsi doubler, passant de 21% à 42%.

Avec le projet ÖV42, le BLS, la Schweizerische Südwestbahn AG (SOB), CarPostal AG, le canton de Saint-Gall et la coopérative climatique 42hacks basée à Trogen (AR) veulent développer et tester des idées rapidement et de manière non conventionnelle pour attirer plus de personnes de la route au rail.

Le transfert modal est testé avec plusieurs tests pilotes à court terme et localement limités. Le terme « ÖV42 » (transport public 42) est une allusion à la vision de doubler la part du transport public dans la répartition modale. Ce projet s’adresse avant tout aux non-clients et non aux utilisateurs du transport public.

Trois éléments du projet

Pour cela, les partenaires comptent miser sur des données de téléphonie mobile anonymisées et sur une intelligence artificielle qui analyse les modèles de trafic et établit des liens entre l’utilisation de la voiture et les transports publics. L’intelligence artificielle devrait alors démontrer aux automobilistes qu’il existe des alternatives intéressantes.

Les trois éléments centraux du projet sont :

  • Intelligence artificielle : à l’aide de données anonymes de téléphonie mobile et de l’intelligence artificielle, les modèles de trafic sont analysés dans le projet ÖV42 et diverses connexions aux transports publics et à l’utilisation de la voiture sont compilées. Cela permet, entre autres, de mieux comprendre le comportement routier des automobilistes. Ceux-ci représentent une des clés élémentaires de l’optimisation de la répartition modale.
  • Hackathons : néologisme de « hack » et « marathon » qui décrit des occasions où des concepts, des solutions ou des outils sont développés et où des équipes mixtes vont au fond de la question de savoir comment la répartition modale va augmenter en faveur des transports en commun.
  • Tests pilotes: Sur la base des résultats de l’analyse des données et des hackathons, BLS, SOB et CarPostal développeront conjointement des tests pilotes régionaux. Si ces expériences, menées avec une utilisation minimale des ressources, réussissent, elles peuvent être répétées et étendues à d’autres endroits.

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Auteur: Frédéric de Kemmeter