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Infrabel: reconstruire les voies et revenir à la normale

Infrabel s’est rapidement attaquée à reconstruire les portions de voies détruites par les intempéries du 14 juillet dernier. Une course contre la montre. Le jeudi 15 juillet, une partie de la Wallonie était sans trains. Neuf lignes étaient interrompues rien qu’en province de Liège, ainsi que quatre autres en province de Namur. Il a donc fallu remettre en état des tronçons entiers.

Il n’y a pas pire ennemi que l’eau qui coule en abondance de manière soudaine. La force peut être telle que des déformations de plateformes peuvent entraîner le retrait des terres et du ballast, laissant les rails et des traverses ‘en suspension dans le vide’. Par ailleurs, les câbles de signalisation qui longent la voie sont soit sous eaux, soit également en suspension au-dessus du vide. Les armoires techniques qui gèrent ces signaux sont aussi sous eaux ou carrément emportées. On comprend vite alors pourquoi il a fallu interrompre le trafic complet sur une partie de la Wallonie.

Jamais la Belgique n’aura connu pareille paralysie sur le rail depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Même les tempêtes et ouragans des années 90 n’avaient pas généré pareil désordre sur le rail. « Nous avons déjà fermé des lignes par le passé pour des raisons climatiques. Mais pas autant en une seule fois. C’est une mesure inédite sur le rail belge. »

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Rouvrir au plus vite

Les opérations de nettoyage et de remise en état du réseau ferroviaire devaient durer plusieurs jours voire plusieurs semaines, au point qu’Infrabel fournissait une carte nationale du réseau mentionnant les dates de reprise du trafic ligne par ligne, certaines réouvertures s’étalant pour le mois d’août. Mais grâce aux équipes mobilisées jour et nuit, Infrabel pouvait annoncer le 19 juillet une reprise sur les grandes lignes wallonnes, notamment sur la dorsale Charleroi-Namur-Liège.

Tout le challenge a consisté à d’abord attendre la décrue complète, avant de pouvoir constater les dégâts et d’envisager des réparations rapides et viables dans le temps. À certains endroits, il a fallu reconstruire une plateforme et construire dare-dare des murs de soutènement.

Un corridor européen détourné

Un enjeu important consiste à remettre en état deux tronçons sur les lignes L162 (Namur-Luxembourg) et L165 (Namur-Bertrix-Athus). Ces deux axes donnent en effet accès à la France et chacune de ces lignes a encore un tronçon fermé, ne permettant dès lors plus aucun trafic marchandises. L’important corridor ferroviaire Mer du Nord-Méditerranée reliant les ports d’Anvers, Zeebrugge et Gand vers le sud de l’Europe est donc momentanément coupé. Les inondations ont gravement endommagé plusieurs tronçons de la ligne L139 entre Sint-Joris-Weert et Ottignies sera opérationnelle à partir du 2 août au plus tôt.

Selon le calendrier d’Infrabel, la ligne L166 entre Dinant et Beauraing devait être hors service jusqu’au 9 août. Mais les nouvelles pluies torrentielles du samedi 24 juillet ont encore aggravé la situation, tout particulièrement à Dinant où la gare était carrément sous eau et un passage à niveau était transformé en cimetière à voitures. Une peine de plus pour le réseau ferroviaire belge.

Cela oblige alors à détourner le trafic via Courtrai, Mouscron et Lille ou via Mons et Quévy. Mais on est conscient chez Infrabel qu’il ne peut s’agir que d’une mesure d’urgence. « Les conducteurs de train ont besoin de connaissances en ligne, parfois il y a des limitations de capacité, parfois il y a des limitations de tonnage, et parfois vous avez besoin d’une double traction. » Tout cela complique la gestion des opérateurs de fret ferroviaire, qui doivent temporairement s’adapter.

Côté voyageurs, le plan de transport alternatif de la SNCB qui sera proposé pour les prochaines semaines tiendra compte de la disponibilité de l’infrastructure ferroviaire. Là où le trafic ferroviaire ne peut pas encore reprendre, des bus de remplacement seront mis en circulation, dans la mesure du possible.

Auteur: Frédéric de Kemmeter