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LGV (Photo: SNCF Réseau)

France : le grand projet de ligne nouvelle Sud-Ouest réaffirmé

LGV (Photo: SNCF Réseau)

Des ténors politiques du sud de la France et la SNCF réaffirment le caractère stratégique du Grand Projet Sud-Ouest (GPSO) et le développement des trains du quotidien

A l’occasion d’une tournée en région, Jean-Pierre Farandou, CEO de la SNCF, a rencontré la semaine dernière à Bordeaux, Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole. L’occasion d’évoquer la stratégie territoriale du groupe SNCF en Nouvelle-Aquitaine.

Cet échange a notamment permis aux trois présidents de réaffirmer leur soutien au Grand Projet Sud-Ouest (GPSO), qui offrira des gains de temps considérables pour les usagers, de nouvelles capacités ferroviaires pour les TER par la mise en œuvre d’un véritable RER métropolitain – projet porté conjointement par Bordeaux Métropole et la Région Nouvelle-Aquitaine. C’est également une opportunité de développer le fret ferroviaire sur l’arc atlantique.

Un projet dont on parle depuis longtemps

222 kilomètres et trente ans qu’on en parle : le projet de LGV Bordeaux-Toulouse (GPSO) a fait l’objet d’un débat public en 2005 et le tracé a été validé en 2012 avec deux gares nouvelles en périphérie de Montauban et d’Agen. Cette ligne nouvelle mettrait la capitale occitane à 3h15 de Paris et le projet semble cette fois bien engagé.

Le Premier ministre, Jean Castex, avait déjà écrit en ce sens en avril dernier à la présidente de la région Occitanie Carole Delga (PS) et au maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (LR) pour confirmer l’engagement de l’Etat de financer la ligne rapide à parité avec les collectivités territoriales, « soit un engagement de 4,1 milliards d’euros », pour ce projet déjà inclus dans la loi d’orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019. Ajoutant qu’une « contribution de l’Union européenne sera recherchée à hauteur de 20 % du coût total ».

L’Etat a signé trois déclarations d’utilité publique (DUP) en 2015-2016, d’abord invalidées puis aujourd’hui purgées de recours par le conseil d’Etat, selon le quotidien Les Échos.

Un atout pour le Sud-Ouest français

Dans un communiqué commun, la SNCF, la Région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole, sur base de toutes études et procédures accomplies, assument pleinement la responsabilité historique d’engager sans délai la réalisation de GPSO. Ils soulignent la nécessité de réaliser les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse, ainsi que les nouvelles lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, afin de libérer des sillons indispensables au développement des RER métropolitains de Bordeaux et de Toulouse.

Le développement du fret ferroviaire entre l’Espagne et le reste de l’Europe, dont le trafic connaîtra une très forte hausse dès l’achèvement du « Y basque » espagnol, est aussi souligné par l’importance du raccordement du réseau espagnol au gabarit européen à la frontière française avec un « 3e rail » sur la ligne existante.

D’après ses promoteurs, sans ce projet, le grand sud-ouest de la France serait à terme marginalisé et écarté des grands flux de déplacements des personnes et des biens. Et ce malgré un contexte post-pandémique et climatique peu favorable au « bétonnage des campagne » aux yeux d’une partie grandissante de l’opinion publique.

Financement

L’enjeu serait, en France, de ne plus répéter le montage financier qui a permis de construire la ligne Tours-Bordeaux avec un contrat de concession de cinquante ans (2011-2061) avec une entreprise privée, Lisea.

SNCF, la Région Nouvelle-Aquitaine et la Métropole de Bordeaux soulignent du coup toute l’importance de la création par ordonnance du gouvernement de l’établissement public du GPSO, qui devra être étroitement associé aux décisions de maîtrise d’ouvrage. Dans ce cadre, les collectivités demandent à percevoir une part des redevances d’infrastructure dégagées par le projet après sa mise en service, afin de contribuer à l’amortissement de l’investissement.

Auteur: Frédéric de Kemmeter