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Malgré ses bons scores, le rail britannique doit être plus durable

L’infrastructure ferroviaire doit s’améliorer si le Royaume-Uni veut atteindre ses objectifs de durabilité.

En 2019, le secteur ferroviaire britannique était en plein essor, avec plus de 21.000 trajets de trains exploités en moyenne par jour. Le rail britannique réalisait sa part la plus élevée de tous les kilomètres parcourus en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse pendant plus de 50 ans.

Hélas, le COVID-19 est venu perturber ce bel élan, mais à mesure que la normalité revenait, le secteur ferroviaire a eu la possibilité de mieux se reconstruire.

Or en parallèle à cette renaissance, la pression de l’opinion publique pour la prise en compte des défis climatiques s’est encore accentuée.

Selon un sondage d’opinion de GlobalData, 73,5 % des répondants britanniques étaient d’accord lorsqu’on leur a demandé :  » Êtes-vous d’accord pour que l’introduction d’étiquettes de durabilité sur les produits soit obligatoire ? » Cette recherche mettait en évidence les attentes grandissantes du grand public envers la publicité durable.

Pour que le Royaume-Uni atteigne son objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2050, une partie de la solution réside entre autres dans le rail, qui doit investir considérablement dans l’amélioration de son infrastructure ferroviaire.

Une stratégie de durabilité environnementale

Selon les chiffres du gouvernement britannique, le secteur britannique des transports dans son ensemble aurait été responsable d’environ 24 % des émissions de gaz à effet de serre en 2020.

De son côté, les émissions de gaz à effet de serre du rail ne représentent que 1,4 % des émissions du transport intérieur du Royaume-Uni, tandis que 9 % des kilomètres-passagers parcourus en Grande-Bretagne l’étaient par le rail (chiffres 2019). Les trains de fret ferroviaire émettent environ un quart des émissions d’équivalent CO2 des poids lourds, par tonne-kikomètre parcourue.

Ces bons scores ne signifient pas que le rail soit exempté d’efforts à fournir sur la durabilité de ses activités.

En 2021, le gestionnaire d’infrastructure Network Rail publiait une stratégie de durabilité environnementale, un plan d’action pour la biodiversité et est devenue la première entreprise ferroviaire au monde à souscrire aux objectifs les plus ambitieux de l’initiative Science Based Targets des Nations unies.

L’efficacité énergétique, le coût et une meilleure sensibilisation à l’environnement sont les éléments clés qui aideraient le secteur ferroviaire britannique à évoluer, à se moderniser et à contribuer positivement aux objectifs environnementaux du Royaume-Uni.

Quelques exemples concrets

Network Rail compte mettre en place un programme d’actions pour améliorer sa durabilité. Il s’agit par exemple de mettre à jour les processus d’achats pour intégrer la durabilité chez les fournisseurs avec lesquels Network Rail travaille en se basant davantage sur la valeur sociale et la durabilité.

Il ainsi question de se fournir en béton dont le ciment contient 70 % de laitier granulé de haut fourneau moulu Regen (GGBS) plutôt que de ciment Portland, économisant plus de 500 tonnes d’émissions de CO2 par rapport à un béton standard.

Network Rail compte aussi transformer son approche de la gestion de la végétation pour offrir un chemin de fer qui protège la biodiversité. Network Rail est le plus vaste propriétaire foncier du pays, avec près de 16.000 kilomètres de lignes et 52 000 hectares de terres. On estime qu’il y a plus de six millions d’arbres sur le domaine ferroviaire, dont la plupart ont poussé depuis les années 1960.

L’idée est d’augmenter les niveaux de biodiversité à proximité de la voie ferrée en créant de nouveaux habitats ou en gérant les mauvaises herbes envahissantes, en cohérence avec le voisinage du domaine ferroviaire.

Certaines formes de recyclage ont déjà permis de récupérer 2,6 millions de tonnes de ballast de voie pour les réutiliser sur certaines voies, économisant 9 millions de livres sterling.

D’autres actions concernent la gestion des déchets, le renouvellement de la motorisation des engins de travaux et d’entretien, ainsi que la fourniture d’une culture de durabilité au sein du personnel.

Un programme ambitieux mais nécessaire.

Auteur: Frédéric de Kemmeter