Le mauvais type de climat est-il en jeu pour la Grande-Bretagne frappée par les tempêtes ?

Le réseau ferroviaire britannique serait-il en train de subir un lent déclin, sous l’effet d’une météo de plus en plus défavorable ? La fréquence des tempêtes pourrait dépasser la capacité de récupération du réseau. C’est comme si l’alphabet s’épuisait aussi vite que les ingénieurs peuvent réparer les dégâts causés par les tempêtes. Quel avenir pour le réseau dans les décennies à venir ?
L’ouest de la Grande-Bretagne a subi une nouvelle tempête au cours du week-end. Lundi, le réseau ferroviaire ne s’était pas remis de la tempête Darragh, la quatrième tempête nommée de la saison. Transport for Wales a déclaré aux grands médias que toutes les lignes du Pays de Galles étaient « bloquées ». Certaines parties du réseau de la West Coast Main Line sont restées inutilisables. Des dizaines d’autres incidents, souvent dus à des dégâts causés par des vents de près de 160 km/h, ont poussé de nombreux passagers potentiels à chercher d’autres moyens de transport. La gare de Paddington, dont les services ont été fortement affectés le week-end dernier, est restée perturbée lundi.
La Grande-Bretagne se remet d’une nouvelle tempête
Comme c’est souvent le cas, certaines parties de la Grande-Bretagne ont été assiégées, tandis que d’autres se sont retrouvées à l’étroit. La côte ouest a été la plus touchée par cette nouvelle tempête atlantique. Les vents dominants y ont veillé. Sur la côte est, personne ne se sentait pour autant à l’aise. Un coup de girouette et ce serait leur tour. À cette époque de l’année, une oscillation vers l’est entraîne souvent une chute des températures et un « épisode neigeux ».

La remontée de la pression atmosphérique lundi a permis d’obtenir un temps calme mais froid. Heureusement, il n’y a pas encore eu de neige. Ces quelques jours risquent d’être glacials, mais les ingénieurs aux joues rouges se réjouiront de pouvoir réparer les câbles, drainer les voies inondées et retirer les trampolines errants des lignes. Leur seule question sera peut-être de savoir quand arrivera la prochaine tempête. L’impact économique d’un chemin de fer, continuellement compromis par des perturbations liées aux conditions météorologiques, soulève également une question plus large. L’infrastructure britannique issue de la révolution industrielle est-elle en mesure de faire face au changement climatique du XXIe siècle ?
La Grande-Bretagne, un pays surpeuplé sur le plan climatique
La fracture nord-sud de la Grande-Bretagne n’est jamais aussi flagrante que lorsque les températures hivernales se rapprochent. Cependant, pour une grande partie de la population, la gravité des conditions météorologiques n’est pas prise en compte. Le gouvernement britannique siège à Londres, à moins de 160 km de plus de la moitié de la population du Royaume-Uni. Cependant, pour les quelque trente millions d’habitants restants, l’expérience de l’hiver est très différente de celle du sud-est de l’Angleterre, qui est relativement bénigne.

Depuis Westminster, la vue quotidienne de la Grande-Bretagne est celle des collines verdoyantes et douces de ce que l’on appelle les Home Countries (pays d’origine), ces régions administratives qui partagent une frontière avec Londres. Cette vue, qui est principalement celle du sud de l’Angleterre, est dominée par des itinéraires de banlieue encombrés et de grands ports, avec un trafic intermodal qui se dispute les sillons sur des lignes très fréquentées convergeant vers Londres, et des travaux de modernisation de plusieurs milliards de livres sterling visant à accroître la capacité. Il est rarement interrompu par des congères ou des inondations.
Emportez toujours avec vous votre résistance aux intempéries
La disposition linéaire de la Grande-Bretagne est également un obstacle à la compréhension des défis posés par les conditions météorologiques. La ville écossaise d’Aberdeen est plus proche de la côte norvégienne que des rives de la Tamise. La ville de granit n’est pas la seule à avoir une expérience différente de la Grande-Bretagne. L’écart de latitude entre le nord et le sud de la Grande-Bretagne est peut-être minime dans une perspective globale, mais il est énorme en termes climatiques. Le réseau ferroviaire britannique, on l’a souvent noté, a été développé à une époque où les événements climatiques étaient moins extrêmes. En outre, une grande partie du réseau a été construite avant que les mesures de résilience modernes ne soient reconnues. Tout, des glissements de terrain aux inondations en passant par l’effondrement des ponts, est en train de se produire.
L’ouest balayé par le vent et l’est de faible altitude, le nord enneigé et le sud tempéré, laissent la Grande-Bretagne dans cette position typiquement britannique qui consiste à essayer de trouver un compromis qui fonctionne rarement de manière optimale pour qui que ce soit. Les défenses contre les inondations dans les Cairngorms seront probablement aussi utiles que les chasse-neige à Surbiton – mais l’une est aussi précieuse que l’autre dans la bonne région. À l’avenir, le coût des mesures d’adaptation sera sans doute un sujet de conversation aussi populaire que le temps lui-même, ce produit britannique de base.