Toulouse se remet en question

EXCLUSIF : Renfe confirme une « phase de réflexion » sur le retrait des services français, y compris le lancement de Toulouse

Spain's Renfe officially confirms its is evaluating its future in the French rail market.
Spain's Renfe officially confirms its is evaluating its future in the French rail market.

Des rumeurs ont circulé dans la presse espagnole sur la possibilité que l’opérateur public Renfe retire tous ses services de France, en partie à cause d’une prétendue réaction protectionniste de la part de la SNCF. Aujourd’hui, Renfe a confirmé à RailTech qu’elle a officiellement entamé « une phase de réflexion » sur ses opérations françaises prévues, ce qui inclut « le report de la décision concernant le lancement des opérations à Toulouse ».

La compagnie espagnole Renfe a officiellement reconnu qu’elle réévaluait son avenir sur le marché ferroviaire français. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes et d’obstacles opérationnels, largement attribués aux retards de certification et aux pratiques protectionnistes de la SNCF, la société nationale des chemins de fer français. Cette décision marque une escalade significative dans ce qui est devenu une lutte permanente pour l’accès à l’un des réseaux ferroviaires à grande vitesse les plus lucratifs d’Europe.

Lorsque RailTech a demandé à Renfe de confirmer si elle envisageait de retirer tous ses services en France, elle a répondu que « en raison des difficultés et des retards rencontrés dans le déploiement de son offre de services à grande vitesse en France, Renfe a entamé une phase de réflexion ». La porte-parole des opérations françaises de la société espagnole, Laura Rieiro, a ajouté que cela avait conduit « à reporter la décision concernant le lancement des opérations à Toulouse, initialement prévu pour le deuxième trimestre de cette année ».

Cette décision fait suite à des rapports antérieurs de la presse catalane indiquant que Renfe envisage sérieusement d’abandonner ses activités en France. Cela inclut apparemment ses lignes internationales à grande vitesse existantes de Lyon à Barcelone et de Marseille à Madrid, ainsi que la ligne Barcelone-Toulouse, aujourd’hui retardée. La Vanguardia note que cette décision est en partie due à la pression croissante à laquelle Renfe est confrontée en raison des « obstacles persistants » de la SNCF dans la certification de ses trains pour la liaison avec Paris – l’objectif stratégique à long terme de l’opérateur espagnol.

Problèmes à Paris

Les ambitions parisiennes de Renfe sont bloquées depuis des années. Bien qu’elle ait soumis la documentation technique de ses trains il y a plus de trois ans, la SNCF n’a pas accordé les autorisations nécessaires pour circuler sur le corridor Paris-Lyon. Alors que les procédures de certification de l’UE prennent généralement six mois, la demande de Renfe est restée sans réponse. La société estime désormais que la desserte de Paris ne sera pas possible avant 2029, soit cinq ans après son projet initial de lancement avant les Jeux olympiques de 2024.

Talgo Avril
Les nouveaux trains Talgo sont des Renfe Series 106. Talgo

Les responsables de Renfe ont accusé la SNCF de tirer parti de sa structure verticalement intégrée pour maintenir un monopole de fait sur le réseau français à grande vitesse. SNCF Réseau, la branche infrastructure de la société, supervise l’accès aux voies, tandis que SNCF Voyageurs exploite la plupart des services français. Renfe et d’autres opérateurs étrangers, dont l’italien Trenitalia, ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils considèrent comme des retards ciblés et des tactiques anticoncurrentielles. Le ministère français des transports a même lancé une proposition controversée visant à obliger les opérateurs étrangers à exploiter des lignes non rentables s’ils veulent desservir des lignes rentables – une politique qui n’est pas encore appliquée en Espagne ou en Italie.

Les problèmes d’Avril

Pour être juste envers la SNCF, le matériel roulant de Renfe fait partie du problème. L’opérateur espagnol a d’abord tenté d’utiliser ses anciens trains de la série 100F pour le service parisien, mais ceux-ci ont été jugés incompatibles avec le système de signalisation français TVM 300. Il s’est alors tourné vers ses trains Talgo 106 Avril plus récents, qui ont été confrontés à des problèmes techniques persistants, notamment des pannes et des préoccupations concernant le bruit et la qualité de roulement. Ces problèmes ont non seulement entravé le service domestique, mais aussi retardé les approbations internationales.

Mais l’accès à la maintenance est un point de friction bien réel. Renfe a eu du mal à accéder aux installations de maintenance de la SNCF en France, même pour des services de base tels que le tournage des roues. Actuellement, ces travaux doivent être effectués à Barcelone, ce qui entraîne des retards et un manque d’efficacité opérationnelle. Et même si les trains Talgo de Renfe circulent en France, il est clair que même si le matériel roulant était parfait pour le réseau à grande vitesse français, la SNCF ne se précipiterait pas pour mettre l’entreprise espagnole sur ses rails.

Que se passera-t-il en cas de départ de Renfe ?

Si Renfe quitte le marché français, cela pourrait créer un vide important dans le service transfrontalier. La SNCF ne dispose que d’une flotte limitée de TGV Euroduplex capables de circuler en Espagne. Alors que la demande de transport ferroviaire entre la France et l’Espagne est en forte hausse, le retrait potentiel des services de Renfe réduirait considérablement les possibilités offertes aux passagers et mettrait à rude épreuve les capacités existantes de la SNCF. Celle-ci est actuellement très pauvre en trains à grande vitesse, après s’être débarrassée de près d’un cinquième de sa flotte de TGV. Entre-temps, elle continue d’attendre le lancement de son TGV Ms , très attendu et très retardé.

Reste à savoir si cette « phase de réflexion » débouchera sur un retrait total ou sur une reprise des négociations. Il est probable qu’une réaction publique aussi forte de la part de Renfe soit en partie un outil de négociation, car de nombreux passagers des deux côtés de la frontière seraient en colère si la société espagnole cessait complètement ses activités transfrontalières. Mais pour l’instant, l’avenir de Renfe en France semble être en suspens, un test décisif pour les ambitions plus larges de l’UE en matière de libéralisation du rail sur le continent – et son acceptation, ou son manque d’acceptation, par les compagnies ferroviaires existantes.

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Cet article a été traduit automatiquement de la langue originale vers le français.

Auteur: Thomas Wintle

Source: RailTech.com