louer d'abord, acheter ensuite ?

Les CFF envisagent de louer 40 nouveaux trains à grande vitesse pour la première fois en Suisse

SBB is genuinely considering renting.
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Les CFF suisses ont établi des plans pour acquérir jusqu’à 40 nouveaux trains à grande vitesse pour les liaisons transfrontalières, en publiant des documents de préqualification pour un éventuel contrat de location-exploitation de 15 ans. Si cette voie est choisie, ce sera la première fois que l’opérateur public loue des trains longue distance au lieu de les acheter. Toutefois, un appel d’offres parallèle pour l’achat de trains est apparemment toujours prévu pour 2026.

Les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF) ont poursuivi leur stratégie d’expansion des services transfrontaliers de transport de passagers – avec Londres et Barcelone en ligne de mire – en lançant une procédure de préqualification en deux étapes pour les sociétés de leasing. L’objectif est de mettre en service jusqu’à 40 trains à grande vitesse dans les années 2030, une flotte destinée à répondre à la demande internationale croissante et à remplacer les véhicules vieillissants tels que les trains pendulaires Astoro de première génération (ETR 610) dans la seconde moitié de la décennie.

La semaine dernière, les CFF ont donc publié sur la plateforme de marchés publics Simap des documents de préqualification pour un éventuel contrat de location-exploitation d’une durée de 15 ans. C’est la première fois que les CFF lancent un appel d’offres formel pour sélectionner un bailleur pour le trafic longue distance, une démarche qui reflète leurs problèmes de trésorerie actuels. La Suisse étant déjà confrontée à des dépassements de coûts et à des limites d’endettement serrées pour son plan d’infrastructure ferroviaire de 75 milliards d’euros, « en raison de notre situation financière tendue, nous prévoyons maintenant un bail », a récemment déclaré Fabienne Thommen, porte-parole des CFF, à SRF.

Comment fonctionne un tel contrat de bail ?

Dans le cadre du modèle de leasing, les CFF spécifieraient la conception et la production des nouveaux trains, avant de confier le contrat d’achat à une société de leasing. Pour sélectionner ce partenaire, une procédure en deux étapes est mise en place : les bailleurs potentiels doivent d’abord démontrer leur capacité technique et financière ; lors de la deuxième étape, qui doit débuter en 2026, seules les entreprises présélectionnées seront invitées à soumettre des offres contraignantes.

SBB veut une flotte de nouveaux trains à grande vitesse et, pour la toute première fois, elle est prête à les louer. Markus Mainka/Shutterstock

Dans le cadre d’un tel accord, le bailleur serait propriétaire des trains et les CFF paieraient des redevances pour leur exploitation, y compris une marge. Des options liées au contrat de location permettent de prolonger la durée du contrat jusqu’à 15 ans et d’acheter les trains à la fin de la période de location à leur valeur marchande. Cette formule permettrait aux CFF d’alléger leur charge d’investissement immédiate tout en offrant une plus grande souplesse que la propriété pure et simple, puisque le matériel roulant a généralement une durée de vie de 40 ans, mais que la durée du bail est plafonnée.

L’appel d’offres pour le leasing a été lancé en premier lieu, tandis que la voie parallèle pour l’achat pur et simple ne suivra que plus tard. Selon les CFF, un appel d’offres séparé pour un contrat d’achat et un contrat d’entretien de 15 ans est prévu pour le deuxième trimestre 2026. Si la voie du leasing est choisie, le contrat d’achat sera alors transféré à la société de leasing, les CFF conservant les options et le contrat d’entretien. Pour l’essentiel, les CFF testent en parallèle la propriété et le leasing, mais les préparatifs du leasing commencent plus tôt afin que les deux voies puissent converger une fois les offres rentrées.

Depuis longtemps dans le pipeline des CFF

L’idée du leasing est dans les tuyaux depuis le mois de mars, lorsque les CFF ont annoncé qu’ils étudieraient les deux voies, en publiant des demandes d’information adressées séparément aux fabricants de matériel roulant et aux opérateurs de leasing. L’objectif était de recueillir des informations sur la meilleure façon de structurer les appels d’offres et de tester l’appétit du marché. Les résultats sont maintenant pris en compte dans les documents officiels de l’appel d’offres.

Alexander et Rösti signent le protocole d’accord. Chris Underwood/Autorités fédérales suisses

Pour l’instant, les CFF soulignent que la nouvelle flotte se concentrera dans un premier temps sur les liaisons avec la France et l’Italie, même si des destinations plus lointaines comme Barcelone ou même Londres restent à l’étude. Une liaison directe avec la capitale britannique nécessiterait de nouvelles infrastructures de contrôle des passeports dans les principales gares suisses, puisque le Royaume-Uni est en dehors de l’espace Schengen. Toutefois, le Royaume-Uni et la Suisse ont récemment signé un protocole d’accord pour soutenir une ligne ferroviaire directe entre les deux pays, de sorte qu’une telle liaison est loin d’être impossible.

Si le leasing dépasse le stade de la préqualification, cela représenterait un changement majeur dans la manière dont les CFF financent leurs trains de voyageurs. Traditionnellement, l’entreprise est propriétaire de son parc de trains longue distance, souvent avec l’aide de fonds publics. En se tournant vers des bailleurs, les CFF s’aligneraient davantage sur les pratiques observées dans l’aviation et sur certains marchés ferroviaires européens libéralisés, tout en innovant dans le domaine du transport ferroviaire de voyageurs en Suisse, où seules les locomotives de fret ont été louées jusqu’à présent. Pour l’instant, les deux options restent sur la table, la décision finale dépendant du résultat des appels d’offres prévus pour 2026.

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Auteur: Thomas Wintle

Source: RailTech.com

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