Le secteur ferroviaire demande une plus grande « puissance de feu » du CEF avant les négociations sur le budget de l’UE
Dix des principales associations ferroviaires européennes ont lancé un appel commun en faveur d’un renforcement de la Connecting Europe Facility (CEF), alors que l’UE se prépare à négocier le prochain budget à long terme de l’Union. Leur message est un message de soutien et d’anticipation : le programme semble avoir été garanti, mais le débat à venir déterminera exactement le montant du financement qu’il recevra et les priorités qu’il servira.
Pendant une grande partie de l’année dernière, l’industrie ferroviaire a craint que le CEF Transport – le programme phare de financement des infrastructures de l’UE – ne soit intégré au nouveau Fonds européen pour la compétitivité (FEC) dans le nouveau budget, un vaste instrument d’investissement industriel couvrant l’énergie, la technologie et la défense, mais aussi la santé, l’agriculture et la bioéconomie.
Cette inquiétude s’est dissipée après que la proposition de la Commission européenne de juillet 2025 a confirmé que la CEF resterait un programme autonome dans le prochain cadre financier pluriannuel (CFP). L’adoption d’un deuxième paquet de propositions sectorielles en septembre a encore renforcé son rôle, en la plaçant sous le pilier « Protéger l’Europe » du CFP tout en la maintenant distincte de la fenêtre industrielle du FCE.
La déclaration commune du secteur ferroviaire , publiée aujourd’hui, salue l’approche de la Commission mais exhorte l’UE à accroître la « puissance de feu » du mécanisme. Les signataires – dont la CER, l’UNIFE, l’EIM, l’UITP, ALLRAIL et l’UIRR – représentent des opérateurs, des gestionnaires d’infrastructure, des fournisseurs et des sociétés de crédit-bail de l’ensemble de l’écosystème ferroviaire européen. Cette initiative intervient alors que les institutions européennes se préparent à des négociations qui se dérouleront jusqu’en 2026, avant que le nouveau budget n’entre en vigueur en janvier 2028, et que les entreprises ferroviaires espèrent maintenir l’élan en faveur d’un financement accru du rail.
Des investissements importants dans le secteur ferroviaire, mais une marge de manœuvre pour en modifier la forme
Selon la proposition de la Commission, le budget total du CEF Transport passerait à 45,7 milliards d’euros, mais comme le souligne le secteur ferroviaire, son enveloppe pour le transport civil tomberait à 30 milliards d’euros, soit un milliard de moins qu’aujourd’hui. Les 15,7 milliards d’euros restants seraient consacrés à la mobilité militaire, soit un décuplement par rapport à la période actuelle.
« L’infrastructure et les opérations de transport ferroviaire constituent l’épine dorsale de la connectivité civile et militaire européenne », peut-on lire dans la déclaration, qui souligne qu’un réseau transeuropéen de transport (RTE-T) résilient et interopérable est essentiel non seulement pour le commerce et la mobilité, mais aussi pour la sécurité collective de l’Europe.
Les associations ont ajouté que la dimension de défense du CEF devrait se traduire par des améliorations tangibles pour les passagers ordinaires et les utilisateurs de fret. « Il est nécessaire de s’assurer que les citoyens de l’UE et toutes les parties prenantes voient également les avantages des investissements liés à la défense dans leurs options de mobilité quotidienne », ajoute le communiqué commun.
Le document souligne les goulets d’étranglement qui subsistent sur le réseau RTE-T – en particulier aux frontières, aux nœuds urbains et aux centres multimodaux – et appelle à un soutien continu des lignes à grande vitesse, du déploiement de l’ERTMS et des terminaux intermodaux. Ces priorités, selon le secteur, sont indispensables si l’UE veut achever le réseau RTE-T central d’ici 2030 et le réseau central étendu d’ici 2040.




