pas d'illusions

Jean Castex prend la tête de la SNCF, les syndicats ne tardent pas à revendiquer

SNCF has a new chief, and unions are already making demands. Jo Bouroch/Shutterstock

L’ancien premier ministre français Jean Castex a officiellement pris la tête de la société nationale des chemins de fer (SNCF), s’engageant à moderniser le réseau et à renforcer la compétitivité de l’entreprise. Mais les syndicats ferroviaires français ont déjà prévenu que le nouveau patron ne bénéficierait d’aucune période de grâce, exigeant des mesures rapides en matière de salaires, de filiales et de libéralisation.

Jean Castex, ancien dirigeant de la RATP et proche allié politique du président français Emmanuel Macron lorsqu’il était premier ministre, a officiellement pris les rênes de la SNCF. Il succède à Jean-Pierre Farandou, qui a récemment rejoint le nouveau gouvernement français, très instable.

Cette nomination intervient à un moment décisif pour le groupe ferroviaire, qui est confronté à des défis structurels et industriels liés à l’intensification de la concurrence en matière d’accès libre, à l’insuffisance des investissements dans les infrastructures ferroviaires et à des tensions sociales de longue date. Le premier défi de Castex sera d’équilibrer ces pressions concurrentes tout en conservant le soutien des travailleurs.

Dans ses premières déclarations en tant que PDG, M. Castex a déclaré que la SNCF devait « gagner la bataille des infrastructures », améliorer la fiabilité des services aux voyageurs et s’adapter au changement climatique. Il a souligné la nécessité d’améliorer durablement la qualité du service et de positionner les filiales de la SNCF, telles que Rail Logistics Europe, Keolis et Geodis, de manière à ce qu’elles réussissent dans un marché libéralisé.

Des priorités au sommet

M. Castex a déclaré au Parlement français que l’entretien et le renouvellement du réseau ferroviaire seraient l’une de ses principales priorités, décrivant la nécessité d’un « investissement massif » pour éviter l’aggravation des retards et la détérioration. Il a soutenu le projet du gouvernement d’augmenter le financement du renouvellement de 3 à 4,5 milliards d’euros par an à partir de 2028, comme le recommande le rapport politique Ambition France Transports, le qualifiant d’essentiel pour la santé à long terme du réseau.

L’ancien Premier ministre français Jean Castex prend la tête de la SNCF. Victor Velter/Shutterstock

Outre l’infrastructure, M. Castex a indiqué qu’il se concentrerait sur le renouvellement du matériel roulant et l’expérience des passagers, s’engageant à investir dans « des trains plus nombreux et de meilleure qualité » et à « se battre pour le fret » tout en améliorant l’attrait des trains de nuit (la SNCF s’est récemment retirée de l’exploitation des trains-couchettes Vienne-Paris mais les trains de nuit nationaux restent à l’ordre du jour).

Il a également promis de se rendre personnellement sur les 20 lignes régionales TER les plus problématiques pour rencontrer les responsables locaux et les syndicats, signe de son intention de restaurer la confiance du public. Tout en reconnaissant qu’il n’est pas un « pur cheminot », Castex s’est décrit comme un « homme de service public », déterminé à améliorer le système ferroviaire « sans endettement massif ».

Les syndicats prêts à la confrontation

Les syndicats ont réagi rapidement à l’arrivée de M. Castex par une série de revendications. Sud-Rail, le plus radical des syndicats de la SNCF, a déclaré que le climat social « dégradé » de l’entreprise nécessitait une action urgente et a exigé une augmentation générale des salaires de 400 euros, arguant que cette demande était justifiée par le bénéfice record d’un milliard d’euros réalisé par la SNCF au cours du premier semestre 2025. Le syndicat a également demandé de nouvelles négociations sur les garanties d’emploi pour les salariés transférés dans les filiales dans le cadre de la réforme de la concurrence.

La CGT Cheminots est allée plus loin en exigeant l’arrêt immédiat de la création de filiales, la fin de « l’austérité salariale » et la révision du fonds spécial qui achemine les bénéfices des filiales vers SNCF Réseau.

La CFDT Cheminots, plus modérée, a déclaré qu’elle ne se prononcerait pas tant que la « feuille de route de l’Élysée » ne serait pas claire, mais qu’elle attendait elle aussi des « réponses de progrès social » sur la concurrence et le financement du réseau. Thierry Nier, leader de la CGT, a toutefois déclaré que les syndicats ne se faisaient « aucune illusion » sur la position de M. Castex en matière de concurrence : « Nous allons le mettre à l’épreuve ».

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Auteur: Thomas Wintle

Source: RailTech.com

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