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France : les bons chiffres de Trenitalia, un an après

Trenitalia pressroom

Pari gagné pour Trenitalia France : sa relation Paris-Lyon a atteint le millionième passager en décembre dernier.

Le 18 décembre 2021, pour la première fois en France, une entreprise ferroviaire étrangère venait directement concurrencer la SNCF. Trenitalia lançait en effet deux allers-retours par train à grande vitesse entre Milan et Paris, en passant par Turin, Modane et Lyon.

Les rames ‘Frecciarossa’, nom donné par les italiens à leurs trains à grande vitesse, se distinguent des TGV inOui et Ouigo de la SNCF par une offre et des niveaux de confort différents, selon Trenitalia France. Mais ce qui est le plus important est que cette arrivée italienne prévoit la vente par Trenitalia de billets Paris-Lyon, autrement dit en service intérieur.

Pari gagné

Un an plus tard, Roberto Rinaudo, CEO de Trenitalia France, peut se targuer d’avoir réussi son pari. En décembre 2022, le millionième passager était accueilli dans l’une des belles rames Frecciarossa que l’opérateur exploite en France.

Le résultat montre une offre de trains augmentée de 15% sur une ligne réputée déjà saturée et dont le marché est relativement mature.

Jusqu’ici, il n’y a que 5 allers-retours entre Paris et Lyon, dont 2 sont prolongés jusqu’à Milan. La SNCF, de son côté, aligne 33 allers-retours, dont 11 en Ouigo, la marque low cost de la grande maison française. Le coefficient moyen d’occupation de Trenitalia est de 70%, mais n’atteint que 50% sur le seul segment Paris-Lyon.

Impact sur les prix

Si on regarde le prix du ticket, Trenitalia affiche une moyenne de 37,40 € contre 54,20 € pour la SNCF, mais avec de fortes disparités : le TGV Ouigo offre une moyenne de 20,10 € alors que les TGV Inoui, plus chers, montent à une moyenne de 78,40 €.

Le nouvel entrant Trenitalia aurait ainsi fait baisser les prix d’environ 20% sur le TGV Inoui SNCF et d’environ 13% sur le TGV Ouigo, ce qui prouve que l’arrivée d’un concurrent peut avoir un impact incitatif.

Il faut cependant rappeler que la loi française prévoit, pour tout nouvel entrant, un rabais significatif des péages la première année (-37%), puis dégressif par la suite pour devenir nul en 2025 année pleine. La question demeure de savoir si les prix actuels de Trenitalia pourront être maintenus dans deux ans. Encore qu’il faille intégrer la hausse des coûts de l’énergie, qui n’était pas prévu dans la loi et le dispositif des péages français.

L’expérience a aussi joué

Trenitalia en France peut paraître nouveau, mais en réalité, l’italien connaissait déjà le marché. En 2011, il reprenait seul la relation par train de nuit entre Paris et Venise sous la marque Thello, pouvant dès lors jauger la clientèle française et les turpitudes de l’exploitation au quotidien.

Par ailleurs, Trenitalia n’est pas venu avec un train inconnu. Le Frecciarossa est en service en Italie depuis 2015, et l’opérateur italien a eu le temps d’en apprivoiser toutes les facettes, bonnes comme mauvaises.

Thello a disparu de la scène en juin 2021, victime du covid et surtout, d’un repositionnement de Trenitalia, qui mise à l’international sur la grande vitesse. Pari gagné en France, et pari à priori gagné en espagne où l’italien opère en corsortium avec Ilsa et Globalvia depuis peu.

On est à peu près certain que l’italien ne va pas s’arrêter là. Frecciarossa, un nom qu’il vous faut désormais bien retenir…

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Auteur: Frédéric de Kemmeter