Le groupe Transdev prendra en charge le TER entre Marseille et Nice

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Pour la première fois en France, la SNCF devrait perdre l’exploitation d’une ligne TER (Train Express Régional). La région Provence-Alpes-Côte d’Azur devrait en effet voter en faveur de l’offre proposée par le groupe français Transdev pour exploiter la liaison Marseille-Nice.

C’est une petite révolution dans le paysage ferroviaire français. Prévue dans la Loi mais restée théorique, la libéralisation du transport ferré régional a franchi une étape concrète mardi, avec l’annonce du choix de Transdev dès 2025, en lieu et place de la SNCF, maître du jeu jusqu’ici.

« C’est l’offre de Transdev qui sera proposée au vote des élus du conseil régional », précise un communiqué de la Région, car il faut en réalité que la procédure soit close par un vote de l’assemblée régionale, le 29 octobre prochain.

Un habitué du ferroviaire

Trois candidats étaient en lice pour remporter cette liaison, qui représente 10 % du trafic régional en nombre de trains proposés : la SNCF, Thello (filiale de Trenitalia) et le groupe privé Transdev, qui est né en 1992 d’une première fusion entre autocaristes puis en 2011 d’une autre, de plus grande ampleur, avec Veolia Transport.

Spécialisé dans le transport public sous contrat, le repreneur des TER Marseille – Nice est néanmoins aussi un opérateur ferroviaire expérimenté, qui a pu opérer jusqu’ici dans les pays où le choix de l’opérateur est permis par la législation nationale. Le groupe Transdev est en effet présent en Europe (France, Allemagne, Suède, Pays-Bas) mais aussi en Océanie (Nouvelle-Zélande). En Allemagne par exemple, Transdev est le premier opérateur privé de trains régionaux, avec plus de vingt ans de présence outre-Rhin et quelque 7.350 cheminots répartis dans onze entreprises et sept Länder. Aux Pays-Bas, Transdev est actionnaire de l’entreprise de transports publics Connexxion, présente entre autres dans les trains régionaux.

En Suède, le même groupe Transdev exploite notamment des trains grande ligne entre Malmö et Stockholm ainsi que, depuis cet été, le train de nuit Stockholm-Copenhague-Hambourg-Berlin. C’est donc un connaisseur de la chose ferroviaire qui vient s’essayer en terres françaises.

Un contrat de dix ans

Le contrat porte sur 50 millions d’euros annuels de chiffre d’affaires pour une durée de dix ans, prolongeable de deux années supplémentaires. Des investissements complémentaires sont prévus à hauteur de 220 millions d’euros pour la création d’un centre de maintenance à Nice Ville, qui sera construit par NGE, partenaire de Transdev, ainsi que la commande de 16 rames régionale Omneo Premium qui sera passée auprès d’Alstom.

Transdev s’est s’engagé à assurer 14 allers-retours par jour au lieu des sept sur cet important axe Marseille-Nice. On peut s’interroger pourquoi la SNCF n’alignait pas systématiquement un TER par heure, voire à la demi-heure, sur une côte très peuplée qui peut à certains moments de l’année contenir plusieurs millions d’habitants.

Transfert de personnel

La libéralisation française comporte un volet de transfert de personnel. Environ 166 cheminots SNCF devraient rejoindre le groupe Transdev dès 2025, qui négocie en ce moment au sein du l’UTP (l’organisation patronale des transports publics), les modalités pratiques de ce transfert. Transdev a l’intention de changer l’organisation du travail sur la ligne, avec des salariés plus polyvalents.

Pour sa part, la SNCF ne quitte pas tout à fait la Côte d’Azur puisqu’elle sera en charge du lot appelé « l’étoile de Nice », une série de lignes locales qu’elle exploite déjà autour de la capitale des Alpes-Maritimes, notamment vers Grasse, Les Arcs, Vintimille et la vallée de la Roya.

Auteur: Frédéric de Kemmeter