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Madrid-Barcelone : 2 millions de voyageurs ont pris les trains low cost

Photo Adif

Un taux d’occupation supérieur à 90 % et 2 millions de voyageurs : tels sont les chiffres du trafic « low cost » en 2021, une année incomplète.

Il s’agit des chiffres cumulés des deux services low cost en concurrence entre Madrid et Barcelone : Ouigo (SNCF) et Avlo (Renfe), sur une demi-année seulement.

Pour rappel, Ouigo España, une filiale de la SNCF, a commencé ses services entre Madrid et Barcelone le 10 mai 2021 tandis que Avlo, une marque de la Renfe, débutait également des services low cost le 23 juin. Sur la même liaison, la Renfe continuait de proposer ses AVE comme c’est le cas depuis des années. Cela permet de dire qu’il y a actuellement sur la liaison Madrid-Barcelone trois opérateurs.

Une montée en puissance

Ouigo España a d’emblée aligné 5 allers-retours à l’aide de ses rames Euroduplex de 509 places, offrant donc en semaine 5000 places par jour. En novembre, la filiale de la SNCF annonçait qu’elle avait atteint un million de voyageurs avec un taux d’occupation moyen de 97 %, et à la fin de l’année, elle avait atteint 1.300.000 voyageurs. 

De son côté, Avlo lançait 4 allers-retours quotidiens avec des rames AVE modifiées à classe unique, offrant 438 places. Cela signifie qu’Avlo n’offre que 3.500 places par jour. La marque low cost de la Renfe a terminé l’année avec 734.000 voyageurs.

Si on additionne les deux opérateurs low cost, ce sont un peu plus de 2 millions de voyageurs qui ont été séduit par ces nouveaux services. En rajoutant les services AVE à grande vitesse de la Renfe, ont obtient un total de plus de 4,3 millions de voyageurs pour une demi-année.

Le résultat a également permis au train de reprendre des parts de marché à l’avion sur la ligne Madrid-Barcelone, un corridor où il détient une part de marché de plus de 60% depuis des années. L’année dernière, conditionné par les restrictions de mobilité, ce pourcentage est passé à plus de 70%. 

Ces chiffres qui ont été enregistrés sous une période avec des hauts et des bas au niveau de la pandémie pourraient augmenter cette année, de sorte que l’axe Madrid-Barcelone pourrait atteindre rapidement les 10 millions de voyageurs en 2022, sur une année pleine cette fois.

Un troisième concurrent

Dans l’intervalle, Iryo, la marque du troisème concurrent ILSA, se prépare pour son lancement sur la même liaison. Iryo a l’intention de s’attaquer à l’axe Madrid-Séville d’ici 2023.

La semaine dernière, Iryo accueillait un troisième actionnaire au travers du groupe Globalvia, qui ne détiendra qu’un quart des actions. La moitié revient à l’italien Trenitalia qui teste actuellement ses Frecciarossa flambant neufs sur le réseau espagnol. Il n’y a pas encore de dates précises de lancement.

L’ajout de cet opérateur verra encore augmenter les nombre de voyageurs entre Madrid et Barcelone. Nous aurons donc au début 2023 quatre services ferroviaires distincts : Renfe AVE, Renfe Avlo, Ouigo et Iryo.

Cependant, il faudra attendre l’année complète 2023 pour obtenir une vue complète des trafics, de même que la prise de part de marché à l’aviation.

Vers Valence et Séville

Renfe veut accélérer l’exploitation du segment « low cost » et envisage déjà d’étendre l’activité d’Avlo au reste du réseau à grande vitesse. Ce lundi, le train Avlo commence un nouveau service sur la ligne Madrid-Valence, avec l’intention d’étendre cette ligne à Alicante dans « un cours délai ». 

L’opérateur espagnol prévoit de lancer aussi ses Avlo sur la ligne Madrid-Séville avant la fin de l’année. L’entreprise publique veut devancer l’arrivée d’Iryo sur ce corridor, prévue pour début 2023. Renfe sait que son nouveau train « low cost » constitue un avantage concurrentiel par rapport aux autres, car elle connaît le marché et sait comment exploiter l’infrastructure. 

Auteur: Frédéric de Kemmeter