FR NL

La SNCF va se séparer de sa filiale de location Akiem

Photo : Akiem

La nouvelle était connue depuis un petit temps. Mais cette fois, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est entrée en négociations exclusives avec la SNCF et le groupe allemand DWS concernant la cession du groupe Akiem.

Cette filiale de la SNCF, créée en 2009, avait initialement pour but de mettre à la location un important parc de locomotives sous-utilisées, d’abord à son client principal, Fret SNCF ainsi qu’à plusieurs filiales privées détenue par la SNCF, comme VFLI. Sa flotte se composait alors de 270 locomotives quasi toutes du constructeur Alstom, acquises via une opération de sale and leaseback.

En 2016, Eurotraction, une société de DWS (ex-Deutsche Asset Management) acquérait 50% des parts d’Akiem, la SNCF conservant l’autre moitié. L’internationalisation du groupe s’accélérait.

Mais Akiem devait alors faire face à des sociétés bien implantées en Europe comme MRCE, qui provient de l’ancienne société de location de Siemens Dispolok, laquelle dispose actuellement d’un parc de plus de 340 machines à louer dans 17 pays, et pas uniquement Siemens puisqu’elle dispose aussi de TRAXX Bombardier, une locomotive très répandue en Europe.

Un autre loueur géant, Railpool, basé à Munich, possède une flotte de plus de 400 locomotives électriques, dont une bonne moitié concerne le type TRAXX Bombardier (BR186 et BR187).

Aujourd’hui, Akiem a dans son portefeuille près de 600 locomotives. La société a des bureaux à Strasbourg, Varsovie et Budapest.

Un canadien en Europe

Pour de nombreux observateurs, l’initiative de la SNCF de se séparer d’un actif rentable a pour but une stratégie de désendettement. En 2021, le groupe public français était en effet toujours alourdi d’une dette de 38 milliards d’euros pour laquelle il lui a été demandé en haut lieu de vendre certains actifs. La cession d’Akiem participe de cette stratégie.

On peut dire que le canadien Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), avec le rachat Akiem, creuse doucement son sillon ferroviaire en Europe, au moment même où un autre canadien de renom, Bombardier, quittait le Continent après avoir vendu ses activités ferroviaies à Alstom (et Hitachi Rail pour la grande vitesse).

CDPQ est de plus en plus visible dans le transport ferroviaire européen, avec le rachat en octobre dernier du loueur de wagons Ermewa pour 3,2 milliards d’euros. Mais aussi par sa présence au sein d’Eurostar Group pour 19,31 % des parts, entreprise basée à Bruxelles et qui détient 100 % des parts d’Eurostar International Limited (Eurostar) et de THI Factory SA (Thalys).

Des projets en cours

En juin dernier, Akiem et la Banque des Territoires avaient formé le consortium TerriTrains pour proposer des services de financement et de gestion de matériel roulant aux pouvoirs publics et aux opérateurs ferroviaires dans le cadre de l’ouverture à la concurrence du marché français des voyageurs.

Cette alliance entre la Banque des Territoires et Akiem permettrait à l’État et aux Régions de bénéficier des compétences en matière de matériel roulant ferroviaire d’une entreprise leader dans son domaine, tout en ayant l’assurance d’une prise en compte des enjeux d’intérêt général.

Articles similaires :

Auteur: Frédéric de Kemmeter