FR NL

Projets divers pour exploiter des petites unités légères sur rails

Comment répondre au trafic sur des petites lignes où les critères du chemin de fer classique sont trop lourds et anti-économiques ? En revenant à une vieille idée : l’autorail ultra-léger proche du monde automobile.

Il y a un regain d’intérêt pour les petits véhicules légers sur rail. Le secteur émergent du rail très léger (en anglais ‘very light rail’ – VLR) vise à remédier au problème des critères de conception des chemins de fer conventionnels, lesquels peuvent paraître trop élevés techniquement au regard du trafic espéré sur des petites lignes.

L’idée avec ces engins légers est de se tourner vers la technologie du secteur automobile, en créant des véhicules automoteurs hybrides ou entièrement électriques, légers (moins d’une tonne par mètre linéaire), économes en énergie, peu coûteux à fabriquer avec de faibles coûts d’exploitation et adaptés aux besoins de la société.

Cela fait penser à ce qui fut essayé au cours des dernières décennies, et rarement avec succès. Tous les réseaux d’Europe ont vu dans les années 50-60 l’apparition d’autorails légers, comme les autorails de série 43 de la SNCB ou encore la Deutsche Bahn avec ses célèbres – et peu appréciés – ‘Schienenbus‘.

Les Britanniques non plus ne vont pas regretter leurs autorails ‘Pacers‘, construits entre 1980 et 1987 et développés à peu de frais en se basant sur le bus Leyland National.

Nouveaux développements

Depuis des années, les réseaux ferroviaires se posent la question de l’avenir du réseau secondaire, d’exploitation fort coûteuse et concurrencé depuis toujours par l’auto.

La réduction des coûts, tel est le fil rouge des nouveaux développements. Outre la recherche sur des unités légères et peu consommatrices d’énergie, il y a aussi la gestion du trafic et la conduite avec les outils digitaux dont on dispose de nos jours.

On constate curieusement que ce sont des entrepreneurs extérieurs au monde du rail qui tentent à mettre sur rails un modèle pertinent.

En France

Créée en 2017, la société française Taxirail a pour objectif de reconnecter les petites et moyennes villes françaises, là bien-sûr où il y a encore des petites lignes en service. Car aucun projet ne serait viable sans une infrastructure en bon état d’exploitation.

Le concept TaxiRail, inventé par la société Exid C&D, fut présenté à l’automne 2018 et les développements se sont poursuivis depuis.

Le concept est d’opérer sur des lignes UIC 7 à 9, sans électrification, avec des navettes de 8 tonnes comportant 16 places assises sur une longueur de 6m. On préserve ainsi la voie, ce qui intéresse hautement le gestionnaire d’infrastructure, et on limite les essieux du véhicule (usure moindre). Pas de grande vitesse mais une « une vitesse raisonnable, entre 90 km/h et 110 km/h en moyenne », avec une motorisation électrique ou hybride (hydrogène, bio-fuel ou bio-gaz).

Taxirail met la barre très haut en automatisant les navettes, qui seraient donc sans conducteurs ni personnel de bord.

Ce projet a reçu l’appui d’Akiem, un loueur de locomotives.

Au Royaume-Uni

Un autre projet de train léger est le ‘very light rail‘ britannique, qui est le fruit d’un projet de recherche et de développement développé par Revolution VLR, un consortium dirigé par Transport Design International (TDI) et composé de WMG Innovative Solutions, Unipart Rail, Prose et Trelleborg.

VLR(Photo VLR)

En mai 2019, le groupe annonçait qu’il avait développé un châssis de véhicule, fabriqué à partir de composites de fibres de carbone tissées ou tressées en une série de tubes.

Un premier véhicule de démonstration a été présenté en août dernier en Angleterre.

Il reste à voir l’économie d’exploitation que sont susceptibles de dégager ces nouveautés, toutes n’étant pas axées sur le train autonomes.

Article similaire :

Auteur: Frédéric de Kemmeter