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Un train à grande vitesse chinois entre Johannesbourg et Durban ?

La Chine serait en pourparlers avec les autorités sud-africaines concernant la construction d’un train à grande vitesse reliant deux des centres économiques du pays – Johannesbourg et Durban.

S’exprimant lors d’un salon de l’emploi à Johannesbourg, l’ambassadeur chinois Chen Xiaodong a déclaré que le gouvernement chinois envisage plusieurs investissements majeurs dans les infrastructures en Afrique du Sud, notamment le train à grande vitesse et les communications 5G.

Il s’exprimait lors de l’événement JobFairSA 2022 la semaine dernière.

Ce projet deviendrait – s’il se réalise -, la seconde ligne de train à grande vitesse d’Afrique après celle ouverte au Maroc en 2018 entre Tanger et Kenitra.

Une initiative à l’origine sud-africaine

L’initiative semble en tout cas provenir d’Afrique du Sud. On en retrouve déjà des traces en 2010. Depuis lors, le projet a parfois surgi dans divers discours d’élus nationaux, souvent liés à des initiatives de « villes intelligentes » ou dans le cadre de nouveaux investissements dans les infrastructures.

Dans son discours sur l’état de la nation en juin 2019, le président Cyril Ramaphosa avait ainsi exposé sa vision d’une nouvelle ville intelligente sud-africaine à la pointe de la technologie et de l’introduction de trains à grande vitesse.

« Je rêve d’une Afrique du Sud où s’élève la première ville entièrement nouvelle construite à l’ère démocratique, avec des gratte-ciel, des écoles, des universités, des hôpitaux et des usines », avait alors déclaré le président.

En août 2021, le ministre des Transports Fikile Mbalula annonçait de son côté que le gouvernement lançait une étude de faisabilité pour introduire un développement ferroviaire à grande vitesse entre Pretoria, Durban et Johannesburg.

Fikile Mbalula avait déclaré que le développement prévu transporterait des passagers ainsi que du fret. Il expliquait que le gouvernement envisageait également de réviser ses plans de fret ferroviaire et travaillait sur une politique ferroviaire actualisée pour le pays, actuellement en cours d’élaboration sous forme d’un livre blanc.

La Chine hautement intéressée

« La Chine est prête à travailler avec l’Afrique du Sud pour faire avancer les relations Chine-Afrique du Sud vers un niveau plus profond et une portée plus large », a déclaré la semaine dernière l’ambassadeur chinois.

Le pays ne manque jamais une occasion d’aggrandir sa présence sur le continent africain.

Des entreprises chinoises ont déjà construit des lignes de chemin de fer à travers l’Afrique, dont une allant de Mombasa sur la côte kenyane à Naivasha, une ville de la vallée centrale du Rift, financé par la Banque d’import-export (Exim) de Chine, pour environ 4,7 milliards de dollars.

La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial et destination des exportations de l’Afrique du Sud, et l’Afrique du Sud est devenue le plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique.

Des réserves sur la faisabilité

Il y a cependant des doutes quant à la faisabilité d’un tel projet, malgré les financements chinois envisagés. Les entreprises chinoises devraient être plus regardantes dans l’évaluation des risques en Afrique, a déjà averti un expert expert chinois proche du pouvoir à Pékin.

Aucun pays africain ne répondrait actuellement aux exigences d’une économie développée, à l’exception du Maroc, estime le même expert.

L’endettement de la Chine ayant augmenté et les temps n’étant plus les mêmes suite à la pandémie, on restera attentif à la suite donnée à ce projet.

Auteur: Frédéric de Kemmeter