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TER roulant au B100, à Granville (Photo: SNCF)

TER Normands: Ça roule (au colza), ma poule…

TER roulant au B100, à Granville (Photo: SNCF)

Vous avez sûrement déjà vu ces champs de fleurs jaunes depuis vos sièges de trains, mais saviez vous que le colza fait rouler certains trains Français? La SNCF a récemment annoncé que les trains de la ligne Paris-Granville en Normandie roulent au B100 depuis avril 2021.

Au total, ces trains TERs ont parcouru 3,5 millions de kilomètres avec du B100, un biocarburant entièrement issu du colza français, à la place du diesel.Le colza est cultivé en France sur plus de 15,000 kilomètres carrés, soit cinq pourcent de la surface agricole nationale. Cette plante, riche en huile et en protéine, sert à la production d’alimentation des élevages, d’huile végétale alimentaire, mais aussi de biocarburants.

SAIPOL, filiale du groupe Avril, produit du B100 sous la marque Oleo 100, issue à cent pourcent de colza d’origine Française, et transformé en France. Dans la région Normande, l’usine Saipol de Grand-Couronne transforme près d’un million de tonnes de graines de colza et autres oléagineux par an.

Un biocarburant durable

Au cours des 18 derniers mois, les quinze rames Regiolis en service sur la ligne Paris-Granville, ont parcouru 3,5 millions de kilomètres, roulant au B100 au lieu du diesel. Cette première en France a réduit les réduction des émissions de gaz à effets de serre (GES) de plus de 60%, évitant l’émission de 11000 tonnes de CO2, l’équivalent des émissions annuelles d’environ 1200 français. En effet, l’utilisation du diesel est la cause de 61% des émissions de CO2 des trains régionaux de la SNCF. Le B100 réduit aussi les émissions d’oxyde d’azote et de particules, à hauteur de 50% sur les moteurs les plus récents.

En plus de ces vertues en termes d’émissions, le B100 présente comme avantage le fait qu’il n’impose aucune modification de la motorisation des trains roulant au gazole. Tous les TERs de cette ligne roulent sans modification du matériel. La seule différence, quand il s’agit de faire le plein, est que les cuves sont remplies de B100 et non de diesel. Ainsi, les gestes métiers des « remiseurs-dégareurs » de la SNCF, en charge des Régiolis lors de leur retour au dépôt, demeurent identiques. Le B100 est d’ailleurs transporté depuis le site normand de Grande-Couronne dans des véhicules roulant eux mêmes au Oleo100, qui est stockée dans une cuve dédiée à Granville.

Des débuts prometteurs

Financé par la région normande, l’ambition de ce projet est d’atteindre la neutralité carbone à horizon 2050. La loi Français a autorisé l’utilisation du B100 par le ferroviaire en 2018. En 2019, après des premiers essais prometteurs remportent l’adhésion de la SNCF et la région Normande. Les débuts de l’expérimentation en service sur la ligne Paris-Granville commencent en Avril 2021, et durent trois mois. Enfin, l’Assemblée plénière du Conseil régional de Normandie a validé la poursuite de l’utilisation du biocarburant, le 5 juillet 2022. L’utilisation du B100 est donc pérennisé sur la ligne normande, et les réflexions se poursuivent pour étendre l’usage à d’autres lignes, car “les résultats se sont avérés concluants,” selon SNCF Voyageur.

« PlaneTER »

Le développement de l’utilisation du B100 par la SNCF s’inscrit dans son plan de baisse d’émissions de CO2 des trains régionaux. En effet, le diesel représente encore 26% de l’énergie consommée par les TER de la SNCF. Cette démarche de réduction de l’impact environnemental baptisée « PlaneTER » passe aussi par le développement de nouvelles rames innovantes, telles que des rames hybride, à hydrogène, et à batteries, pour sortir du diesel.

Auteur: Emma Dailey