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Télétravail : une fréquentation moindre des gares bruxelloises

Photo : SNCB

Le télétravail influe sur la fréquentation des gares.

On pouvait s’y attendre : l’adoption massive du télétravail après la pandémie, pour les métiers tertiaires que cela permet, a fortement influencé la fréquentation des gares, bruxelloises mais pas que.

Bruxelles est la ville belge qui concentre le plus grand nombre de navetteurs dû à l’attractivité et à la concentration du secteur tertiaire fortement centralisé dans la capitale.

En 2021 et 2022, les transports en commun bruxellois disaient qu’il manquait entre 12 et 15% de leur clients après la pandémie, malgré une fréquentation qui retrouve des couleurs. Ce recul se manifeste aussi fort logiquement dans les trains, bien que la SNCB affirme avoir pratiquement retrouvé ses chiffres de 2019.

L’an dernier, la CEO de l’entreprise publique Sophie Dutordoir expliquait la commission Mobilité de la Chambre qu’en 2019, 40 % des navetteurs faisaient du télétravail un à deux jours par semaine, contre 73 % des voyageurs aujourd’hui, à raison de deux à trois jours par semaine voire plus.

Depuis lundi dernier, un abonnement flexible a été lancé pour répondre au moindre besoins hebdomadaires de déplacement vers la capitale.

Des gares moins fréquentées

Les trois gares principales de la capitale demeurent les plus fréquentées du pays, mais le télétravail aurait fait chuter la fréquentation de 20% par rapport a 2019.

La gare de Bruxelles-Nord, au coeur de grands ensembles tertiaires, accuse une baisse marquée avec 48.125 fin 2022 contre près de 63.800 en 2019.

Bruxelles-Midi, de son côté, comptabilise près de 50.750 voyageurs par jour contre 60.000 en 2019, soit -15%, tandis que Bruxelles-Central, passe de 60.700 passagers en 2019 à 49.500, accusant une chute de 18%.

Cependant, la clientèle change aussi. Comme dans d’autres pays, constat est fait que les trafics de loisirs sont en augmentation. Du coup, la gare de Bruxelles-Midi redevient la gare la plus fréquentée les week-end avec 29.000 passagers comptabilisés le samedi et 27.800 le dimanche. C’est plus qu’en 2019, où les passagers étaient environ 24.500 le dimanche, par exemple.

En dehors de Bruxelles, on observe une tendance plus positive avec Gand-St-Pierre qui passe à une moyenne de 56.189 passagers, contre 55.000 en 2019. Au sud du pays, Namur décroche la première place (détenue des années par Ottignies), avec 21.074 passagers comptés en moyenne par jour de semaine.

Quels impacts ?

Ils sont de deux ordres : les commerces et le volume des trains.

Dans le premier cas, il est évident qu’un flux amoindri peut avoir des conséquences néfastes sur les commerces en gare. Mais ce constat doit encore être affiné car lesdits commerces ne sont pas uniquement fréquentés par des voyageurs « trains », mais également par ceux qui sont de passage ou qui ne prennent que le bus ou le métro, par exemple.

Dans le second cas, qui fait l’objet de quelques craintes actuellement, la SNCB s’interrogerait sur l’opportunité de conserver le plan transport en heure de pointe tel qu’il existait en 2019.

Les trains « P » (pointe), sont des trains rajoutés le matin et le soir en surplus du système cadencé de la journée, afin de pouvoir transporter tout le monde. Il se dit que certains d’entre eux deviendraient superflus maintenant que la fréquentation est moindre.

Rendez-vous vendredi prochain pour voir ce que le CA de la SNCB va décider.

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Auteur: Frédéric de Kemmeter