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Le projet britannique HS2 fait l’objet d’un rapport parlementaire accablant

HS2 est désormais très peu rentable, selon un rapport multipartite. La commission des comptes publics a examiné la viabilité économique de la ligne ferroviaire à grande vitesse, maintenant qu’elle a été réduite à une navette entre l’ouest de Londres et le centre de Birmingham. Le rapport, publié le 7 février, indique que l’annulation du tronçon nord entre Birmingham et Manchester a empêché le projet de justifier son coût.

La commission a demandé au gouvernement britannique de répondre aux questions soulevées dans son rapport. Le PAC veut comprendre comment le gouvernement propose de financer HS2 à la lumière de l’annulation des itinéraires vers Manchester et de la partie orientale vers Nottingham, Sheffield et Leeds. La loi exige que le gouvernement réponde à ces questions dans un délai de deux mois.

Une décennie d’examen minutieux qui soulève des inquiétudes

Le programme High Speed 2 (HS2) n’ira que de Londres Old Oak Common aux West Midlands, avec un arrêt à Solihull Interchange et un terminus à Birmingham Curzon Street – désigné à l’origine comme la phase 1 du projet. Cependant, après l’annulation des dernières étapes vers Leeds, Manchester et une connexion directe à la West Coast Main Line à Crewe, le contribuable n’en aura que très peu pour son argent. Dans un rapport publié aujourd’hui, la commission des comptes publics (PAC) se prononce à la fois sur le programme de trains à grande vitesse et sur la gare d’Euston – le projet « interrompu » visant à amener le chemin de fer au centre de Londres.

A visualisation over the sculpted wetlands outside the HS2 Old Oak Common station in West London
Visualisation des zones humides sculptées à l’extérieur de la gare HS2 Old Oak Common dans l’ouest de Londres, qui devrait être le terminus provisoire de la ligne depuis Birmingham

Le rapport du PAC est le dernier ajout à plus d’une décennie d’examen minutieux soulevant des inquiétudes quant à la gestion de HS2. Le rapport demande au gouvernement de répondre aux questions soulevées par la décision d’annuler la phase 2 de HS2, qui aurait permis d’achever la ligne vers Manchester. La commission s’est inquiétée des défaillances de la gouvernance et de la surveillance de l’explosion des coûts après des années d’avertissements. Ce rapport intervient quelques jours seulement après le début des travaux sur le terminus de Birmingham Curzon Street, dans le cadre du projet.

La phase 1 ne sera pas rentable

« Cela fait plus de dix ans que cette commission fait part de ses inquiétudes sur la façon dont High Speed 2 (HS2) est géré, mais les événements récents nous ont rendus plus préoccupés que jamais par le programme HS2 », indique une déclaration de la commission. « L’exploitation de la seule phase 1, de Londres aux West Midlands, ne permettra pas au contribuable d’en avoir pour son argent. Le ministère des transports nous l’a reconnu. Il nous a dit qu’il était encore préférable d’achever la phase 1, étant donné les quelque onze milliards de livres (12,5 milliards d’euros) de coûts de remise en état (aux prix de 2019) qui seraient encourus s’il annulait l’ensemble du programme. »

Les organismes tels que le Comité des comptes publics ont pour mission d’interroger le gouvernement sur la mise en œuvre des politiques et des projets. Elle compte actuellement seize membres, tous élus au parlement. En réponse à des questions antérieures, le gouvernement britannique a admis que la réalisation de la seule phase 1 ne serait pas rentable. Il reconnaît que ses coûts totaux dépassent largement ses avantages. Toutefois, le ministère des transports du gouvernement (DfT) a déclaré à la commission qu’il était encore préférable d’achever la phase 1.

Les contribuables et les propriétaires sont lésés

Malgré la défense du DfT, la commission indique que ses calculs ont été effectués en excluant les 23 milliards de livres (27 milliards d’euros) dépensés à ce jour pour HS2, et en incluant comme avantage du projet le fait d’éviter environ onze milliards de livres (12,5 milliards d’euros) de coûts de remise en état du fait de l’annulation complète du projet. Le PAC n’a pas eu beaucoup d’assurance sur les calculs et demande un résumé clair des avantages de la phase 1 entre Londres et Birmingham.

HS2 Curzon 3 viaduct in Birmingham
Les travaux de construction de la HS2 sont en cours. La première pile du viaduc Curzon 3 avec la ligne d’horizon de Birmingham en arrière-plan
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Le rapport soulève des questions quant aux nombreuses ramifications encore inconnues de la décision d’annuler le tronçon nord de la HS2, indique la commission. « Ces questions portent sur la manière dont les terrains et les propriétés devenus inutiles seront cédés, en tenant compte des besoins du contribuable, des intérêts locaux et de l’équité envers les personnes dont les propriétés ont fait l’objet d’une acquisition forcée. Des questions se posent également quant à l’impact sur d’autres projets ferroviaires dépendant des phases annulées. La commission ne sait toujours pas ce qui sera réalisé avec les dépenses réorientées – qui, selon le gouvernement, s’élèveront à 36 milliards de livres (42 milliards d’euros).

Inquiétudes sur les coûts, les vitesses et Euston

La façon dont les trains à grande vitesse s’interfaceront avec le réseau existant suscite aujourd’hui de vives inquiétudes. La commission s’est interrogée sur la manière dont les trains conçus pour le tout nouveau réseau s’adapteront aux virages et au dégagement des lignes qu’ils n’étaient pas censés emprunter à l’origine. « Il est essentiel que le ministère ne comprenne pas encore comment HS2 fonctionnera en tant que chemin de fer après les changements récents », indique le rapport. « Des trains qui rouleront probablement plus lentement que les trains actuels sur des voies qui n’ont pas été conçues pour leur vitesse. Comme le PAC l’a souligné à plusieurs reprises, les dépassements de coûts et les retards ont été un problème constant tout au long du projet HS2 ».

La mauvaise gestion des coûts témoigne d’une défaillance de la gouvernance et de la surveillance tant au niveau de HS2 Ltd que du DfT, et le rapport demande des réponses dans les six mois sur la manière dont ces questions seront désormais placées sous un contrôle acceptable et responsable. Le rapport met en garde contre les décisions urgentes à prendre concernant le financement du développement de HS2 Euston, qui dépend de l’obtention de fonds privés pour le financer. Le gouvernement n’a pas encore de plan pour y parvenir et le PAC est très sceptique quant à la possibilité d’attirer des investissements à l’échelle et à la vitesse requises pour faire d’Euston un succès.

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Cet article a été traduit automatiquement de l’original en anglais vers le français.

Auteur: Simon Walton

Source: RailTech.com