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France : un dispositif expérimental pour limiter les intrusions d’animaux

Photo : SNCF Réseau

En France, SNCF Réseau innove et expérimente un dispositif de barrières connectées dans le cadre du partenariat avec la chambre d’agriculture du département de la Côte-d’Or.

Chaque année des incidents sont répertoriés sur le réseau ferroviaire de notre région du fait de divagations d’animaux d’élevage. Ceux-ci portent préjudice à la fois à SNCF Réseau et ses clients, mais aussi aux éleveurs et propriétaires des animaux tant d’un point de vue juridique, financier que moral.

En 2021, SNCF Réseau et la profession agricole ont déploré pour l’ensemble du département de la Côte-d’Or 6 incidents, causés par des divagations d’animaux d’élevage, générant 9 heures de retard pour 39 trains impactés.

Voilà ce qui a motivé SNCF Réseau de tester une innovation sur la ligne Paris-Lyon, plus précisément sur la portion qui passe par Marmagne, vers Montbard. L’installation : une barrière connectée qui détecte les mouvements.

Une convention avec les agriculteurs

Depuis 2018, SNCF Réseau mène une étude ayant pour objectif de synthétiser les principales données et indicateurs sur les incidents avec les animaux, tous types confondus (sauvages, élevages et domestiques) ainsi que les lignes les plus impactées par les heurts. Cette étude avait permis de mettre en lumière les trois lignes ferroviaires qui sont le plus impactées par les incidents dus à la divagation d’animaux d’élevage :

  • Nevers – Chagny;
  • Paris – Lyon;
  • Dole – Belfort.

En mars 2021, SNCF Réseau et la Chambre Départementale d’Agriculture de la Côte-d’Or ont donc décidé de s’engager dans une démarche conjointe avec un plan d’actions pluriannuel pour limiter les divagations d’animaux d’élevage sur le réseau ferré. Cet accord de coopération, qui est le premier de ce type en région Bourgogne-Franche-Comté, a pour objectifs :

  • la définition et la mise en œuvre d’actions de communication et de sensibilisation aux enjeux liés aux divagations d’animaux sur le réseau ferré;
  • l’accompagnement de SNCF Réseau dans ses démarches de prévention des divagations auprès de la profession agricole;
  • la mise en place d’expérimentation explorant les champs d’applications possibles des nouvelles technologies au service de la profession agricole pour accompagner la surveillance des clôtures des pâtures.

Une solution digitale

Dans le cadre du partenariat entre SNCF Réseau et la chambre d’agriculture de Côte-d’Or, SNCF Réseau souhaitait expérimenter des solutions innovantes et connectées aux services de la profession agricole ayant pour objectif de réduire les divagations et heurts d’animaux domestiques sur les voies.

Le nouveau dispositif consiste à mettre en place une détection par bornes infrarouge. Ce dispositif couplé à un piège photo permet de vérifier et d’identifier l’information. « Deux bornes qui se parlent et envoient directement sur nos ordinateurs et téléphones une alerte quand une bête traverse le faisceau », explique Véronique Bon, directrice régionale du Pôle développement durable à la SNCF. Deux capteurs peuvent être séparés au maximum de 100 mètres, ce qui indique la quantité qu’il faudrait  prévoir. SNCF Réseau précise justement il faudra choisir les bons endroits (entrées de prairie par exemple), et s’assurer de la couverture du réseau téléphonique : les alarmes sont transmises via Orange et certaines parties de la ligne sont en zone blanche.

Le dispositif sera testé jusqu’à la fin de l’automne, période où le bétail ne sera plus dehors.

Cette expérimentation est le fruit d’un travail du comité de suivi se réunissant 1 fois par trimestre pour analyser les données et agir en conséquence. Un bilan de ce dispositif sera réalisé après cette période pour savoir s’il est pertinent de le prolonger à d’autres lieux sensibles.

A terme, le partenariat entre SNCF Réseau Bourgogne-Franche-Comté et la Chambre Départementale d’Agriculture de la Côte-d’Or a pour objectif d’être pérennisé au-delà des deux années initialement prévues.

Auteur: Frédéric de Kemmeter