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Linda, la nouvelle procédure de départ des trains de la SNCB

Photo : SNCB

Modernisation définitive de la procédure de départ des trains en Belgique, avec un système appellé Linda.

Le coup de sifflet est connu de tous depuis des générations : il annonce, non pas le départ du train, mais la fermeture des portes par l’accompagnateur. Une sonnerie retenti et de fait les portes sont fermées, sauf une, celle de l’accompagnateur qui vérifie une dernière fois que tout est en ordre.

Il actionne alors avec une clé spéciale un petit boîtier appelé « IOT », lequel enclenche une minuterie qui lui donne quelques secondes pour rentrer dans le train, tandis que tout au bout du quai, un indicateur installé sur le signal s’allume, indiquant que le train peut partir.

Insécurité

Ce système, bien ancré depuis des générations de cheminots, avait petit à petit engendré une certaine insécurité, tant pour le personnel que pour les voyageurs. Aux heures de pointes, nombreux étainet les voyageurs à faire irruption sur le quai à la dernière seconde, courant comme des lapins jusqu’à la seule porte encore ouverte, celle de l’accompagnateur.

Or quand l’IOT était actionné, cela signifiait qu’on n’embarquait plus mais nulle part cela était inscrit. De plus, une ancienne règle voulait que l’accompagnateur se tienne debout sur la seule plateforme encore ouverte, jusqu’au départ réel du train. On devine ce qui se passait : certains voyageurs forcaient le passage pour embarquer malgré tout.

La SNCB a voulu mettre un terme à cela. Dans un premier temps, la règle de la dernière porte ouverte fut modifiée : une fois l’IOT actionné, l’accompagnateur regagnait rapidement son train et fermait immédiatement sa porte, même si le train restait encore à quai quelques secondes ou minutes (à cause du signal au rouge par exemple, comme cela arrive pratiquement toujours à Bruxelles-Midi).

Linda

Mais il fallait aller plus loin. Une nouvelle procédure appelée « DICE » fut envisagée il y a plusieurs années, mais ne donna pas les résultats escomptés sur le niveau de la sécurité qu’exigeait la SNCB. Il fallait donc faire mieux et différement.

Depuis quelques temps, la SNCB et Infrabel ont mis au point et testé une nouvelle procédure de départ nommée « Linda », Il ne s’agit plus d’actionner quoi que ce soit sur le quai mais d’envoyer, via une montre connectée, un SMS au conducteur et à la cabine de signalisation pour indiquer que le train est prêt à partir. Le principe du coup de sifflet et de la dernière porte fermée demeure.

Pour les voyageurs, il n’y aura pas de changements. Il est inutile de courir à quai quand on voit que le train a déjà toutes ses portes fermées. Les afficheurs indiquent d’ailleurs « embarquement terminé ».

Le changement est pour Infrabel : les IOT à quais étaient à sa charge. C’est désormais un objet de musée. Les futures gares ou quais renouvelés n’auront plus de boîtiers ni tous ces câbles qu’il fallait tirer. Le signal en bout de quai n’aura plus non plus son petit boîtier lumineux, affectueusement nommé « Marguerite » par les anciens du rail.

Une belle économie, de la sécurité en plus et une SNCB entrant un peu plus dans l’ère digitale. D’autres pays font encore des départs par signe de mains… au conducteur qui doit passer sa tête à la fenêtre. Romantique mais pas vraiment sécurisant…

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Auteur: Frédéric de Kemmeter