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Gare de Bordeaux Saint-Jean (Photo: CCASA4.0I, Chabe01, Wikimedia)

Paris-Toulouse en 3h10 dès 2032? Le projet à 14 milliards d’euros se concrétise

Gare de Bordeaux Saint-Jean (Photo: CCASA4.0I, Chabe01, Wikimedia)

Le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) prolongera la ligne à grande vitesse reliant Paris à Bordeaux sur deux nouvelles lignes: Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. 5 millions de voyageurs supplémentaires annuels sont attendus sur ces lignes par SNCF Réseau. Les travaux de ce projet à 14 milliards d’euros débuteront en fin d’année.

Le projet de construction des lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax représente un chantier historique dans le cadre du grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Le chantier commencera l’an prochain. La LGV Bordeaux-Toulouse devrait être mise en service en 2030, et la LGV Bordeaux-Dax devrait être mise en service en 2034. Grâce à ces nouvelles lignes, les temps de trajet seront considérablement réduits, offrant ainsi une proximité accrue avec les grandes villes européennes telles que Bilbao ou Barcelone.

De nouvelles liaisons régionales seront aussi créées pour mieux relier les villes moyennes de l’Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine telles que Dax, Bayonne, Agen, Mont-de-Marsan, Pau, Montauban et Toulouse avec Paris. Pour Agen, par exemple, l’accès facilité à la capitale est crucial alors que l’économie locale souffre de la fermeture de la liaison aérienne Agen-Paris.

Les nouvelles LGVs

Le projet des lignes à grande vitesse du Grand Sud-Ouest est composé de trois opérations distinctes. La première étape est la création des nouvelles LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax sur 327 kilomètres de section courante. Les lignes nouvelles possèdent un tronc commun de 55 kilomètres entre le sud de Bordeaux et le sud Gironde. Ces lignes nouvelles se raccordent au réseau ferré national au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse, ainsi qu’au nord de Dax (Landes).

La deuxième étape est la réalisation des aménagements ferroviaires de la ligne existante Bordeaux-Sète au sud de Bordeaux (AFSB) sur 12 kilomètres entre Bègles et Saint-Médard-d’Eyrans (Gironde). Enfin, la troisième étape est la réalisation des aménagements ferroviaires de la ligne existante Bordeaux-Sète au nord de Toulouse (AFNT) sur 19 kilomètres entre la gare de Toulouse Matabiau et Castelnau d’Estrétefonds (Haute-Garonne).

Nouveaux temps de trajets qui seront possibles grâce au project GPSO (Photo: GPSO, Régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine.)

Financement du projet GPSO

Selon la préfecture de la Région Occitanie: “En 2022, le projet GPSO est entrée dans une nouvelle phase : le plan de financement des différents partenaires a été validé et la société de projet, destinée à financer la part des 24 collectivités territoriales concernées, a été mise en place.”

Le GPSO est un projet de 14 milliards d’euros, financé par l’Etat et les collectivités territoriales des Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, ainsi que l’Union Européenne. Ce chiffre inclut les études, travaux et acquisitions foncières sur les lignes nouvelles Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax ainsi que les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB) et au nord de Toulouse (AFNT).

La LGV Bordeaux-Toulouse coûtera 6,6 milliards d’euros et la LGV Bordeaux-Dax coûtera 1,9 milliard d’euros. Les coûts prévisionnels pour la création de la ligne Nouvelle Bordeaux-Toulouse, les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB) et les aménagements ferroviaires au nord de Toulouse (AFNT) s’élèvent à 10,3 milliards d’euros, tandis que la création de la ligne nouvelle vers Dax coûtera 3,7 milliards d’euros. Les financements sont répartis comme suit : 40 pour-cent pour l’Etat (soit 4,1 milliards d’euros), 40 pour-cent pour les collectivités (soit 4,1 milliards d’euros) et 20 pour-cent de subventions de l’Union européenne.

Meilleures connections inter-régionales

Cette modernisation du réseau ferroviaire devrait également permettre de rapprocher les villes de Nouvelle-Aquitaine en accélérant certaines connexions, comme Bordeaux-Bayonne, et en créant de nouvelles liaisons pour les villes infra régionales telles que Agen, Mont-de-Marsan, Dax et Bayonne. En effet, du fait de la construction des nouvelles LGV, il est estimé que les TERs devront accueillir 3,5 millions de voyageurs supplémentaires chaque année pour rejoindre les gares TGV.

Enfin, l’ouverture de nouveaux services à grande vitesse permettra la création de services de « TGV régionaux » reliant les villes moyennes et Bordeaux, telles que Angoulême, Saintes, Poitiers et Agen, ainsi que Captieux et Mont-de-Marsan-Dax, créant ainsi un réseau de villes à 30 minutes à 1h30 de Bordeaux.

Écologie

Le GPSO aura un bilan carbone positif au bout de 10 ans grâce au report modal de l’aérien et de la route vers le ferroviaire. En effet, il devrait éviter 4,3 millions de déplacements en voiture, après la 1 phase d’aménagement d’aménagement jusqu’à Dax, et 7,7 millions une fois le projet intégralement terminé. En ce qui concerne l’avion, 1 million de vols devraient être évités après la première phase, et 2 millions une fois le projet intégralement terminé. Enfin, 10 000 camions par jour circulent actuellement sur l’axe Bordeaux-Espagne. La création de la LGV vers l’Espagne permettra de dégager de la capacité pour passer la part du fret ferroviaire de 3 à 18 pourcent.

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Auteur: Emma Dailey