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TGV M (Photo : Alstom)

La SNCF prépare les nouveaux centres de maintenance du TGV M

TGV M dans lequel la SNCF à investit 3.5 milliards d'euros (Photo : Alstom)

SNCF Voyageurs se lance dans un vaste programme de modernisation de ses centres de maintenance pour accueillir le futur TGV INOUÏ. Ces travaux visent à adapter les installations de maintenance pour les rendre compatibles avec le futur train, en incorporant notamment des bancs automatisés capables de contrôler plusieurs centaines de pièces en quelques secondes.

L’aspect environnemental occupe une place prépondérante dans ces investissements, avec une forte orientation vers des solutions énergétiquement optimales. Le Technicentre Sud Est Européen (TSEE), qui a vu les premiers TGV arriver en 1981, sera le premier à accueillir les futurs TGV INOUÏ. Avec une équipe de 850 collaborateurs, il assure la maintenance d’environ un quart des TGV de SNCF Voyageurs qui circulent en France, en Italie, en Suisse, en Espagne et en Allemagne.

Le projet de modernisation du TSEE représente un investissement de près de 300 millions d’euros, étalé de 2023 à 2027. Il incarne le modèle d’une nouvelle génération de technicentres de maintenance pour SNCF Voyageurs, résolument plus moderne, connectée, et respectueuse de l’environnement, à l’image du TGV M.

La dimension écologique est renforcée par le fait que 64 pourcent de la chaleur des bâtiments du TSEE proviendra de sources d’énergie renouvelable, et 4 000 m2 de panneaux photovoltaïques orneront le futur toit du parking du technicentre. Le TSEE s’intégrera également harmonieusement dans son environnement en créant un corridor de biodiversité entre le bois de Vincennes et la Seine.

Innovation industrielle avec Alstom

Les premières étapes de la modernisation du TSEE 4.0 se sont concentrées sur l’adaptation de l’atelier 2 Voies, qui accueille le futur TGV INOUÏ depuis juillet 2023. Pour cette phase, Alstom a apporté son expertise à SNCF Voyageurs pour prendre en compte les spécificités du futur TGV INOUÏ. Ce dernier promet de révolutionner la maintenance des TGV en devenant un train communicant, capable de fournir en permanence et à distance des données techniques et des informations claires sur l’état de santé de chaque composant. Cela permettra de planifier les opérations de maintenance en fonction de l’état réel des composants et d’anticiper les pannes des portes, des systèmes de climatisation, et plus généralement de tous les éléments contribuant à l’exploitation du train et au confort des passagers.

L’arrivée des futurs TGV INOUÏ modifiera également la nature du travail des techniciens de maintenance, qui pourront désormais dialoguer directement avec un train capable d’expliquer ses problèmes. Cela se traduira par des diagnostics plus précis et une organisation du travail facilitée grâce à l’analyse de toutes les données, permettant d’anticiper les besoins en termes d’outils, de tâches à accomplir et de temps d’intervention nécessaire.

Alstom, de son côté, se distingue en lançant des innovations industrielles pour cette cinquième génération de TGV. Ces innovations concernent la création d’une ligne unique et polyvalente dédiée à la nouvelle motrice du TGV sur le site d’Alstom à Belfort, réduisant ainsi l’empreinte au sol et la consommation d’électricité et de chauffage. À La Rochelle, une nouvelle ligne d’assemblage des voitures voyageurs a été mise en place, suivant les principes de l’amélioration continue, visant à augmenter l’efficacité, simplifier les assemblages, garantir la sécurité des opérateurs et améliorer l’ergonomie des postes de travail. Par ailleurs, Alstom a créé un laboratoire d’essais appelé « Train Lab » sur le site de La Rochelle, où la validation fonctionnelle du train est effectuée à l’aide d’un « train virtuel numérique, » éliminant ainsi le besoin de valider sur un train physique.

Auteur: Emma Dailey