FR NL

Le plan ferroviaire du parti travailliste britannique revu et corrigé

La politique et les chemins de fer partagent souvent la même scène. Ils n’ont jamais été aussi proches qu’aujourd’hui. La Grande-Bretagne s’apprête à tenir des élections générales et la réforme des chemins de fer est au cœur de l’actualité. Le secteur est embourbé dans une controverse sur l’influence du gouvernement et dans une série de conflits sociaux toxiques. Chaque parti politique a des idées sur la manière de réhabiliter la relation. Cependant, tout le monde se tourne vers le parti travailliste, qui est le plus susceptible de former le prochain gouvernement. Comme il se doit, ils ont présenté leur prospectus.

La semaine dernière, les travaillistes ont dévoilé leur plan ferroviaire, dans une prestation quelque peu hésitante de Louise Haigh. Lors d’une émission nationale en direct, la secrétaire d’État aux transports, qui attend avec impatience de prendre ses fonctions sous peu, a présenté « Getting Britain Moving : Le plan des travaillistes pour réparer les chemins de fer britanniques ». À bien des égards, ce document était déjà familier, à l’exception de la couleur de la couverture (qui arborait un drapeau de l’Union plutôt qu’un drapeau rouge). Cependant, si la nationalisation pure et simple est un thème central de l’agenda socialiste, une grande partie du plan est pragmatiquement commerciale.

Nous avons déjà entendu tout cela ?

Mme Haigh a présenté son plan avec plus de sourire que de gravité, trahissant peut-être une certaine nervosité devant les caméras. Cette maladresse, ainsi que certaines plaisanteries qui nous ont rappelé pourquoi les hommes politiques ne font pas de stand-up, suggèrent que nous avons déjà entendu tout cela auparavant. La réforme des chemins de fer est bien plus difficile à réaliser qu’à planifier. « Getting Britain Moving : Labour’s Plan to Fix Britain’s Railways », qui a heureusement déjà été abrégé en « Plan for Rail », expose plus de politique que d’idéologie. Les ministres successifs du parti conservateur au pouvoir pourraient bien l’accuser d’avoir copié leurs travaux.

Elle a déclaré à la lettre d’information de gauche Labourlist qu’un chemin de fer réformé serait « unifié, public, responsable, indépendant et dirigé par des experts ferroviaires, et non par des fonctionnaires de Whitehall ». Ce commentaire est une condamnation directe de la « microgestion » des chemins de fer imposée par le ministère des transports. Le DfT s’est montré très  » direct  » depuis que le gouvernement actuel a renfloué financièrement les chemins de fer de passagers pendant la pandémie. Ces commentaires auraient pu être interprétés comme une réprimande directe à Grant Shapps, l’ancien ministre des transports du gouvernement conservateur, qui portait un sweat à capuche et était friand de vidéos. Toutefois, Mme Haigh fait également référence, avec un certain respect, au rapport commandé par son adversaire politique (le Grant-Shapps Review). Quoi qu’il en soit, Mme Shapps est passée à autre chose. Les nominations au ministère des transports vont et viennent au rythme des trains aux heures de pointe sur la ligne Elizabeth.

Encourager l’innovation mais promettre l’ingérence

La première leçon de tout manuel de gestion est de bien comprendre les principes de base. Le premier de ces principes rappelle aux futurs managers l’importance de gagner la confiance de leurs collègues. Louise Haigh a peut-être lu ces premières pages en accéléré. Sa présentation du plan, qui a duré dix minutes, encourageait l’innovation mais promettait l’ingérence. Il la présente comme une passagère en chef, mais fait également référence à la réforme de la gestion du trafic de marchandises. Personne ne sait si les électeurs réagiront favorablement à l’idée de mettre de côté les services de transport de passagers pour laisser passer le fret express sans entrave.

Freight and passenger train passing at Castlefield in Manchester
Les trains de marchandises et de voyageurs se croisent souvent, mais même ici, à Castlefield, à Manchester, où les embouteillages sont légion, ils ne s’arrêtent pas souvent pour se laisser passer. Image : Rail Delivery Group

Louise Haigh affirme qu’un gouvernement travailliste permettra de réaliser d’importantes économies en éliminant la fragmentation, le gaspillage et la bureaucratie dans le secteur ferroviaire. Tout cela n’est pas très élogieux pour la direction actuelle des chemins de fer et pourrait ne pas être pris de gaieté de cœur par la main-d’œuvre, qu’elle considère pourtant comme le plus grand atout de l’industrie. Elle ajoute qu’ils empêcheront également les fuites de bénéfices au profit d’opérateurs privés. Mme Haigh a également déclaré que le remplacement déjà prévu de l’agence d’infrastructure Network Rail (par un nouvel organisme – Great British Railways) serait mené à bien dans le cadre de l’ambition des travaillistes d’unifier la gestion des trains et des voies ferrées. En entendant cela, certains invités ont vérifié le logo du parti sur le plan, juste pour s’assurer qu’il s’agissait bien du drapeau rouge du Labour (le plan comporte un drapeau de l’Union stylisé, assez semblable à un ancien logo conservateur).

Bien comprendre les principes de base

À l’approche des élections générales, Mme Haigh a fait passer le message qui était attendu d’elle pour gagner des voix. Les passagers sont référencés presque trois fois plus souvent que le fret. Toutefois, les opérateurs de fret (et les opérateurs de transport de passagers à accès ouvert) sont rassurés sur le fait qu’ils seront autorisés à suivre leur manifeste. Néanmoins, le plan prévoit également que la nouvelle société Great British Railways devra « permettre la croissance du fret ferroviaire parallèlement aux services de transport de passagers, en fixant des objectifs clairs et significatifs pour la croissance du fret ferroviaire au cours de périodes prédéfinies ».

Transport for Wales has recently upgrade its entire passenger fleet (TfW)
Les questions de transport bénéficient déjà d’un certain degré d’autonomie dans les nations du Royaume-Uni. Transport for Wales a récemment modernisé l’ensemble de son parc de véhicules (TfW)

Les travaillistes soulignent l’importance d’une réflexion intégrée, mais même sur ce point, il y a une marge de manœuvre. Le plan prévoit de donner aux dirigeants décentralisés, y compris aux maires des métropoles, un rôle statutaire dans le réseau ferroviaire. M. Haigh a également confirmé que, sous un futur gouvernement travailliste, les opérations de fret sur le réseau ferroviaire resteraient du ressort du secteur privé, mais qu’un chemin de fer unifié serait chargé de réduire la complexité pour les clients du fret. Les aides de Mme Haigh auraient peut-être dû souligner que le transport est déjà une responsabilité dévolue aux gouvernements d’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord, en vertu de la législation mise en place par son parti il y a plus de vingt ans. Elle pourrait également constater que l’industrie est déjà préoccupée par la mise en œuvre de la réforme pour elle-même.

Le plan semble bon ; le son n’était pas si bon

Les décisions politiques sont plus faciles à dire qu’à faire. Dans le cas présent, elles n’ont même pas été très faciles à dire. Louise Haigh a annoncé le plan de réforme des chemins de fer de son parti (une fois de plus) au siège de Trainline, un service d’agrégation de billets et de tarifs, dont elle s’est efforcée de faire la promotion. Cependant, son émission en direct a été ponctuée d’interruptions audio, caractéristiques d’une batterie déchargée dans son microphone.

Il est fondamental de vérifier tout l’équipement et de s’assurer que les piles sont rafraîchies avant de passer à l’antenne. Tout ingénieur du son expérimenté en conviendra. Toutes les déclarations politiques incisives et les boutades, spirituelles ou non, doivent être délivrées de manière impeccable, sinon elles disparaissent à l’antenne dès le départ. Les travaillistes n’ont pas été « en direct » au gouvernement depuis treize ans. Il serait bon que Louise Haigh, et son ministère des transports en attente, se familiarisent avec les principes de base dès le départ.

Pour en savoir plus :

Cet article a été traduit automatiquement de l’original en anglais vers le français.

Auteur: Simon Walton