FR NL

54,5 milliards en plus du PNRR pour le réseau ferroviaire italien

Le gouvernement a décidé d’allouer 54,5 milliards supplémentaires pour achever le processus de réaménagement du réseau ferroviaire italien.

L’achèvement de l’infrastructure ferroviaire italienne va bénéficier de nouveaux fonds. En plus des 109,2 milliards d’euros déjà prévus par le PNRR (Plan National de relance et de Résilience), ainsi que de fonds complémentaires, du contrat programme de RFI et d’autres fonds européens et nationaux, le gouvernement a décidé d’allouer 54,5 milliards d’euros supplémentaires pour achever le réaménagement du réseau ferroviaire italien.

Dans le détail, un peu plus d’une dizaine de milliards d’euros proviennent de la loi de finances 2022, qui alloue également 5,1 milliards pour de l’entretien non-conventionnel, tandis que d’autres milliards viendront encore avec les fonds de l’UE et les prochaines lois de finances, dans le but de financer une vaste zone grise de travaux restés en dehors du PNRR.

Électrification et digitalisation

Les fonds du PNRR devraient déjà permettre d’électrifier le réseau ferré italien de 72 à 83% d’ici fin 2026. L’Italie aurait alors un des pourcentages de lignes électrifiées le plus élevé d’Europe, avec plus de 14.000km de lignes sous tension. Sur les 1.800 kilomètres d’électrification prévus, près de 573 concerneraient le sud de la Péninsule.

Publié au Journal officiel de l’Union européenne en décembre dernier, un appel d’offres d’un montant de 2,7 milliards d’euros est prévu pour la conception et l’implantation du système ERTMS (European Rail Transport Management System) sur tout le territoire national.

Cette publication s’inscrit dans le cadre des engagements et du planning du PNRR qui prévoit d’équiper 3.400 kilomètres de réseau en technologie ERTMS d’ici 2026. L’appel d’offres s’ajoute à celui lancé en 2021 pour l’équipement d’environ 700 kilomètres de lignes ferroviaires en Sicile, Latium, Abruzzes et Ombrie.

L’orientation stratégique de RFI, le gestionnaire du réseau italien, est d’accélérer la mise en place de l’ERTMS sur l’ensemble de son réseau d’ici 2036, en parallèle aux investissements technologiques de renouvellement des équipements déjà en cours, en remplaçant progressivement les systèmes de signalisation préexistants par une technologie entièrement numérique et interopérable.

Une fois l’installation terminée, le réseau national compterait alors environ 16.800 kilomètres de lignes équipées de la technologie ERTMS, renouvelant l’ensemble du système de commande et de contrôle de la signalisation dont l’ERTMS fait partie intégrante.

Verdissement des bâtiments

Un autre secteur qui bénificiera de l’abondance des milliards concerne les gares . Près de 620 d’entre elles (sur un total de 2200) devraient obtenir environ 700 millions d’euros de travaux de rénovation grâce au Plan de relance.

Objectif : réaménager 54 gares d’ici 2026 pour les transformer en exemples d’architecture durable avec des espaces verts, un éclairage LED intérieur et extérieur, des systèmes d’autoproduction d’énergie renouvelable et des installations de systèmes et équipements de télégestion. Les premiers chantiers démarreront bientôt et dix gares obtiendront un relloking complet d’ici 2024.

Le groupe FS, qui châpeaute RFI, le gestionnaire, et Trenitalia, l’opérateur des trains, veut que les gares soient de plus en plus des pôles multimodaux d’échanges entre le rail, la route, la micro-mobilité et le covoiturage, alimentées par des pistes cyclables et des cheminements piétons.

Dans le cadre de ce verdissement, les ateliers auront d’importants investissements. 60 millions d’euros seront consacrés à 20 des 56 ateliers de Trenitalia, en plus des 4 déjà en activité, qui, d’ici 3 ans, abriteront des centrales photovoltaïques, solaires, géothermiques et seront dotés de mini éoliennes. Ensemble, ils assureront plus de 13 mégawatts de puissance en crête, soit 40 % des besoins énergétiques totaux de Trenitalia pour la maintenance.

Reste à mettre tout cela en musique avec une planification adéquate, de concert avec les institutions et les parties prenantes. Avanti…

Auteur: Frédéric de Kemmeter