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De l’importance de l’axe 3 Bruxelles-Luxembourg

Photo : Infrabel

Ce qu’on appelle l’Axe 3 en Belgique est un maillon important du réseau ferroviaire belge.

Dans les années 90, alors qu’Infrabel n’existait pas encore, un programme de revitalisation du réseau ferroviaire était établi en créant 10 axes regoupant une ou des lignes sur tous le territoire. Il s’agissait de mieux cerner les besoins en financement public et de respecter la règle d’investissement 60/40. Le troisième de la série regroupait les lignes L161 et L162, soit Bruxelles-Arlon-frontière luxembourgeoise.

C’est ainsi qu’est apparu par la suite le terme générique « d’Axe 3 », repris de manière officiel dans tous les documents. Pour le reste du réseau, cette numérotation par axe n’eut pas de suite.

Une liaison internationale

La liaison ferroviaire Bruxelles – Luxembourg – Strasbourg s’inscrit parmi les projets transeuropéens déclarés comme prioritaires par la Commission européenne (TEN-T – Trans-European Transport Network). Dans ce cadre, le Gouvernement belge et la Région wallonne avaient décidé, en 2006, d’entreprendre d’importants travaux de modernisation sur les Lignes 161 (Bruxelles – Namur) et 162 (Namur – Luxembourg), autrement dit l’Axe 3.

Divers investissements visent tant à maintenir la capacité de l’infrastructure existante (en termes de voies, de caténaires, de signalisation ou de génie civil), qu’à étendre sa capacité (rectification de tracé, aménagement de gares, …).

Ces investissement faisaient initialement l’objet de plusieurs projets distincts, de maintien et d’extension de capacité ; mais depuis 2009, Infrabel décida de regrouper l’ensemble des investissements concernant cet axe sous un seul « program » (intitulé « Axe 3 : modernisation ») afin d’en accroître la transparence et d’en faciliter le suivi.

Des travaux importants

Les lignes L161 et L162 furent respectivement inaugurées en 1856 et 1859, ce qui signifie que leurs pentes, talus et remblais n’ont pas beaucoup évolué depuis et sont toujours ceux d’aujourd’hui. C’est une ligne que les conducteurs de trains qualifient de « difficile », particulièrement au-delà de Namur, mais c’est aussi la plus belle du pays !

Elle fut intégralement électrifiée en 3kV jusqu’en gare de Luxembourg dès 1956, permettant aux trains belges d’atteindre la capitale du Grand Duché sans changer de tension.

La remise à niveau de cet axe structurant du sud-est belge s’imposait depuis de nombreuses années.

Concrètement, l’objectif est de faire passer la vitesse de référence sur les deux lignes à 160 km/h là où cela est raisonnablement possible. Le programme prévoit également d’alimenter la Ligne 162 en 25 kV AC et de procéder au renouvellement des équipements vétustes.

Pour ce faire, les activités suivantes sont entreprises :

  1. Rectification de dix courbes, en vue d’améliorer et d’uniformiser le diagramme de vitesse ;
  2. Réaménagement important des gares de Gembloux, Ciney et Jemelle et adaptations des autres gares ;
  3. Elargissement de l’entrevoie à 2,25 mètres (nécessaire pour permettre une vitesse de référence de 160 km/h) ;
  4. Elargissement de la plate-forme ;
  5. Réélectrification en caténaire 3 kV DC pour la Ligne 161 et en caténaire mixte (3 kV DC / 25 kV AC) pour la Ligne 162 ;
  6. Adaptation des blocs automatiques pour réaliser les distances d’avertissement nécessaires pour une vitesse de référence de 160 km/h ;
  7. Aménagement ou remplacement des ouvrages d’art dont le gabarit serait devenu insuffisant suite à l’élargissement de l’entrevoie et à la réélectrification en caténaire mixte ;
  8. Assainissement de la plate-forme de la voie et augmentation de la qualité de la voie ;
  9. Stabilisation de talus et de parois rocheuses ;
  10. Renouvellement, pour cause de vétusté, de voies, d’ouvrages d’art, d’installations de signalisation, de caténaires et de leurs supports ;
  11. Suppression de certains passages à niveaux pour plus de sécurité.

Ces travaux sont aujourd’hui assez avancés et certains déjà terminés.

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Auteur: Frédéric de Kemmeter