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Le rail sous haute surveillance avec la canicule de cette semaine

Photo : Infrabel

En raison des prévisions de températures très élevées, la SNCB et Infrabel prennent des mesures préventives pour garantir la circulation des trains en toute sécurité et offrir plus de confort aux voyageurs.

Dans l’industrie ferroviaire, les vagues de forte chaleur peuvent causer des défaillances techniques tant sur le matériel roulant que l’infrastructure du réseau. Les circonstances estivales exceptionnelles, avec des températures très élevées, peuvent aussi générer un inconfort pour les voyageurs et le personnel d’exploitation. C’est pourquoi, à l’instar des phénomènes météorologiques automnaux et hivernaux, des mesures préventives sont mises en places.

Depuis juin dernier, Infrabel active son « Plan Chaleur » en prévision des températures exceptionnellement élevées attendues durant l’été. Ce plan prévoit des mesures préventives et réactives pour garantir la sécurité du trafic ferroviaire et le bien-être des cheminots.

De son côté, la SNCB renforce ses équipes de dépannage. La permanence des équipes techniques, avec une attention particulière pour les experts en installations de ventilation et d’air conditionné, est élargie.

Quel impact sur l’infrastructure ferroviaire ?

La chaleur peut avoir un impact négatif sur la tenue de l’infrastructure ferroviaire. Les rails, le ballast (le lit de cailloux sous les voies) et les traverses en béton accumulent la chaleur…

Dans les voies, la température atteint entre 10 et 20°C de plus que la température ambiante. A la nuit tombée, les températures peuvent baisser très rapidement. Ces variations de températures sont susceptibles d’avoir un impact sur les équipements et infrastructures ferroviaires.

En Belgique, les voies sont réglées pour supporter une température de 25°C. Quand il fait 37 degrés dehors, comme ces le cas en ce début de semaine, la température du rail, elle, peut dépasser les 55 degrés. Chaque degré supérieur à ce seuil exerce une force de 1,5 à 1,9 tonne sur les rails.

Les changements brusques de températures peuvent provoquer une dilatation des métaux et un « serpentage des voies » (déformation). Les traverses et le ballast qui supportent les voies absorbent la plupart de la pression lorsque le métal se dilate sous l’effet de la chaleur. ​

Heureusement, ce phénomène n’arrive seulement que dans les cas les plus extrêmes.

Du côté des trains

Des contrôles saisonniers préventifs des systèmes de ventilation, refroidissement et climatisation du matériel ont aussi été menés. Une surveillance accrue sera d’application durant la période de fortes chaleurs.

Côté technique, le pantographe (le bras articulé sur le toit de la voiture de train) est le dispositif qui permet au train de capter le courant sur la caténaire (ligne électrique aérienne). Sous l’effet de la chaleur, le métal de la caténaire se dilate, et celle-ci a tendance à s’affaisser légèrement et à se distendre.

Cette situation la rend plus fragile et augmente fortement le risque de cassure lors du passage du pantographe.

Et puis il y a encore à la SNCB de nombreux matériels roulant non climatisés. On parle ici du confort des voyageurs. Les voitures plus récentes I11, M6, M7 ainsi que les automotrices AM96 et Desiro disposent de la climatisation.

Le matériel des années 80-90 est en revanche à air pulsé, comme les automotrices Break ou les nombreuses voitures M4 et M5 en circulation.

On ne peut que conseiller de bien choisir votre train, quand le choix est évidemment disponible…

Auteur: Frédéric de Kemmeter