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France : des élus régionaux proposent un plan à 100 milliards d’euros

Photo : pxhere.com

Quinze élus à la tête des régions proposent, dans une tribune au journal « Le Monde », un plan de 100 milliards d’euros entre 2023 et 2033, cofinancé par l’Etat, l’Europe, la SNCF et les collectivités.

Le réseau ferroviaire français est en souffrance. Le « contrat de performance » signé en avril dernier avec l’ancien exécutif a mis en évidence un manque de financement. Singulièrement des petites lignes secondaires. Ce dossier agite la France depuis longtemps. Quinze élus à la tête des régions ont écrit une tribune au journal « Le Monde ».

« L’énergie et le carburant, mais aussi le manque de médecins ou la pénurie de masques durant la crise sanitaire, ne sont pas des sujets isolés, ils démontrent l’absolue nécessité d’anticiper pour ne pas subir. Dès lors, nous alertons, car notre réseau ferré est déjà en passe de connaître la même imprévision qui le condamnera, à court terme, à fermer de nombreuses lignes, les unes après les autres, » expliquent les présidents des régions.

Ils et elles rappellent que les régions transportent chaque jour 13 millions de voyageurs et de scolaires dans 8.000 trains régionaux et 6.200 Transiliens et RER en Ile-de-France. Or une grande partie du matériel roulant a été payé par ces régions, mais l’infrastructure reste du ressort de SNCF Réseau.

« Ce réseau ferré requiert un investissement de 100 milliards d’euros sur quinze ans, » un chiffre confirmé par Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF.

Et de rappeller que l’innovation doit être au coeur de ce chantier : pour moderniser la régulation du trafic, pour disposer d’un système de billettique qui favorise l’intermodalité, pour décarboner nos modes de traction avec le train à hydrogène… « Donner à nos entreprises les moyens de démontrer leur savoir-faire, d’innover et de gagner dans la compétition mondiale est un enjeu industriel déterminant« , expliquent les élus régionaux.

Qui rappellent aussi que l’Allemagne prévoit d’investir 90 milliards d’euros dans le ferroviaire, quand l’Italie a annoncé un plan de 180 milliards d’euros d’investissements, incluant le matériel roulant.

L’Europe pour aider

« Europe, Etat, SNCF et collectivités s’engageraient à investir, sur une période de dix ans, entre 2023 et 2033, 10 milliards d’euros par an en moyenne », proposent ces présidents de régions. « L’Etat doit assumer ses responsabilités de propriétaire des infrastructures : le réseau ferré français est un « bien commun » de la nation. Il dispose de sources de financement, telles que les concessions autoroutières, en consacrant une partie de la recette aux modes alternatifs comme le ferroviaire. »

Les présidents de régions s’adressent aussi à Bruxelles « pour investir massivement dans les réseaux de transport ». « C’est le sens du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, dans le droit fil des objectifs du pacte vert européen. C’est également un puissant levier de la reconquête de la souveraineté énergétique européenne », ont-ils argumenté dans cette tribune.

Les élus insistent aussi sur les bienfaits de ce plan pour “la relocalisation de notre industrie” qui passerait notamment par “la relance des autoroutes ferroviaires de fret, la fin des tergiversations autour du tracé du Lyon-Turin ou la modernisation de la ligne des primeurs Perpignan-Rungis”.

C’est un « new deal » ferroviaire, à la mesure des crises et des défis de nos générations, et du changement climatique, écrivent-ils. Dans l’esprit des grandes initiatives fédératrices qui ont modernisé la France, c’est notre plan pour sauver le train.

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Auteur: Frédéric de Kemmeter