Le paiement d’un dénonciateur pour HS2 relance l’examen de la spirale des coûts

Le tribunal du travail a accordé plus de 319 000 livres sterling de compensation à Stephen Cresswell, dénonciateur du projet HS2. Une décision accablante du tribunal et un nouvel examen de l’escalade des coûts du projet britannique de train à grande vitesse, alors que les dates de livraison semblent plus incertaines que jamais.
Le dénonciateur Stephen Cresswell, ancien analyste des coûts chez HS2 Ltd, a perdu son contrat en 2022 après avoir averti à plusieurs reprises que l’estimation de 30 milliards de livres sterling datant de 2010 avait considérablement augmenté. Il affirme que les dirigeants de HS2 lui ont demandé de « ne pas tenir compte » de ses propres prévisions, qui annonçaient une augmentation « significative » des coûts du projet. Ces avertissements auraient été rejetés ou dissimulés, selon des rapports largement diffusés dans les médias britanniques.
Le tribunal du travail vient de donner raison à l’ancien consultant de HS2, Stephen Cresswell, qui affirmait que le coût réel du projet de train à grande vitesse était délibérément dissimulé. Les dépenses totales sont désormais régulièrement citées comme dépassant largement les 80 milliards de livres (94 milliards d’euros). Selon certaines estimations, la facture finale pour la ligne Londres-Birmingham dépassera les 100 milliards de livres (117 milliards d’euros).
L’examen demande des comptes
Le tribunal ayant conclu que HS2 n’avait pas protégé M. Cresswell après qu’il eut mis en garde contre une inflation « significative » des coûts, les appels se multiplient en faveur d’une enquête exhaustive et indépendante. Les militants affirment qu’à moins d’un audit complet et d’une remise à zéro, HS2 risque de devenir l’exemple même d’une infrastructure mal gérée financée par les contribuables.

Protection insuffisante des dénonciateurs
Devant le tribunal du travail de Croydon, dans le sud de Londres, Mme Cresswell a décrit une culture dans laquelle l’honnêteté des rapports sur les coûts était « activement dénaturée ». Le tribunal a appris que des cadres supérieurs de HS2 avaient été accusés de fraude lors de l’obtention d’un financement public continu. La décision du tribunal, qui lui a accordé 319 070 livres (environ 374 000 euros), a confirmé que HS2 n’avait pas fourni de « niveaux de protection adéquats » pour lui en tant que dénonciateur.
HS2 a souffert de dépassements budgétaires persistants. Le ministère des transports du gouvernement britannique avait initialement prévu que la phase 1 (Londres-Birmingham) coûterait 30 à 36 milliards de livres aux prix de 2010 (35 à 42 milliards d’euros), avant que les coûts ne grimpent à plus de 80 milliards de livres d’ici 2019 – certaines estimations dépassant les 87 milliards de livres, d’autres mettant en garde contre une exposition fiscale potentielle de plus de 100 milliards de livres, bien que le projet ait été radicalement revu à la baisse.
La réduction des coûts la plus tristement célèbre a été l’annulation du tronçon Birmingham-Manchester, que de nombreux commentateurs politiques attribuent en partie à la chute du précédent gouvernement britannique du parti conservateur.
HS2 reste très coûteux
Conçue à l’origine comme un réseau à grande vitesse en forme de Y à quatre branches reliant Londres, Birmingham, Manchester et Leeds, la portée de HS2 a depuis été tronquée. Malgré l’annulation du tronçon nord et des ambitions revues à la baisse, HS2 continue d’accumuler les dépenses. La ligne Londres-Birmingham, à elle seule, dépasse largement le budget, le terminus de Londres Euston étant désormais évalué entre 4,8 et 6 milliards de livres (5,4 et 7 milliards d’euros), soit bien plus que les prévisions initiales.
La livraison actuelle comprend un nouveau terminus à Euston, la gare d’Old Oak Common et le terminus de Curzon Street à Birmingham. HS2 Ltd fait état de progrès significatifs dans la construction : plus de 75 % des 32 miles de tunnels ont été creusés, 42 viaducs et plus de la moitié des ponts sont en cours de construction, 31 000 emplois ont été créés et des milliers de PME ont été engagées. La phase 1, comme HS2 désigne les travaux en cours, reste en bonne voie pour être achevée fin 2029. Le déploiement complet vers Euston et Birmingham dépend de la réinitialisation du programme par le gouvernement et des décisions de suivi.
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