Le projet de tram express Hasselt-Maastricht définitivement enterré

DeLijn trambus (Photo: De Lijn)
DeLijn trambus (Photo: De Lijn)

C’est définitif : il n’y aura pas de tram express entre Hasselt et Maastricht. Au lieu de cela, le gouvernement flamand prévoit une connexion avec des bus de haut niveau de service électriques. Après 18 ans, ce projet met aussi fin à d’autres projets de trams dans la province.

Le ‘Sneltram’ Hasselt – Maastricht était une liaison de tramway express proposée par De Lijn entre ces deux villes. Le projet faisait partie du plan appelé ‘Spartacus’ visant à améliorer les liaisons de transport public dans le Limbourg belge. Il offrait ainsi une liaison avec l’autre Limbourg, celui des Hollandais.

Le 30 juin 2008, les ministres des transports flamand et néerlandais signaient un accord pour la réalisation de ce tram transfrontalier.

L’ouverture était initialement prévue pour 2017, mais chaque jour qui passait voyait les chances de réalisation fondre comme neige au soleil. La ministre flamande de la Mobilité Lydia Peeters (Open VLD) a annoncé la semaine dernière la fin du tram Hasselt-Maastricht, lors d’une réunion avec la direction de De Lijn, la ville de Maastricht et la province du Limbourg néerlandais.

La commune de Maastricht discutera avec le Conseil des ministres flamand des coûts encourus par cette liaison de tram entre Maastricht et Hasselt. En effet, du côté néerlandais, lorsque Maastricht avait décidé en 2015 de modifier l’itinéraire, du fait que le pont Wilhelmina sur la Meuse n’était pas assez solide pour permettre au tram de rallier la gare de Maastricht, sur l’autre rive, les Pays-Bas ont versé une compensation à la Flandre.

D’après la Flandre, cet évènement de 2015 aurait fait chuter un peu plus les arguments en faveur du tram transfrontalier.

Un trambus

Face aux multiples objections vécues ces dernières années, notamment les craintes de riverains en matière de vibrations et de bruit en ville, le gouvernement flamand a donc décidé d’enterrer le projet.

La question est donc de savoir si les Pays-Bas exigeront à leur tour une indemnisation après cette mise à l’arrêt définitive du côté belge.

En fait, si on analyse bien, il ne reste désormais plus rien des trois lignes de tramway durables du projet Spartacus comme colonne vertébrale des transports publics dans le Limbourg. Un terrible désaveu du transport ferré léger, qu’on n’attendait pas dans une Région flamande qui connait parfaitement l’outil ‘tram’ (Anvers, Gand, la Côte…).

La société de transport public flamande De Lijn dispose déjà dans son parc des ‘trambus’ de la société Van Hool, un engin articulé sur pneus, à trois caisses et mesurant 24m de long. Cela a l’allure d’un tram mais, selon ses promoteurs, on obtient la maniabilité d’un bus.

On perçoit surtout que cette solution permet de s’affranchir de rails à encastrer dans la route et de n’avoir à utiliser que le réseau routier. Plus simple, moins cher…

Le projet Hasselt-Maastricht avait été conçu en grande partie comme un site propre en réutilisant l’assiette de la ligne ferroviaire L20, fermée en 2016 après l’arrêt des trafics marchandises du seul industriel qui en avait besoin.

Maintenant que le tram Hasselt-Maastricht n’est plus qu’un carton souvenir, un bras de fer plus sérieux commence sur le règlement financier de cette débâcle. Les Pays-Bas demanderaient à la Flandre une « compensation raisonnable » pour les 23 millions d’euros dépensés…

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Auteur: Frédéric de Kemmeter