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Grande-Bretagne : le train à hydrogène HydroFlex présenté à la COP26 de Glasgow

Dans le cadre de la COP26, le loueur Porterbrook présentait son nouveau train HydroFLEX qui fonctionne à l’hydrogène et qui a été développé en collaboration avec l’université de Birmingham.

HydroFLEX est le premier train à hydrogène de Grande-Bretagne. Il peut également rouler sous caténaire et sur batteries, ce qui en ferait le premier train « trimode » au monde, selon le loueur Porterbrook, qui a investi 9,36 millions d’euros dans la dernière version d’HydroFLEX, une automotrice Class 319 transformée. Ce train innovant est le résultat d’une collaboration entre Porterbrook et l’Université de Birmingham (qui a reçu une subvention d’Innovate UK). Près de 30 entreprises britanniques ont contribué à la livraison de cette rame sur une période de construction qui a duré 10 mois. Les partenaires de la chaîne d’approvisionnement ont employé plus de 250 personnes sur le projet, avec une valeur économique pour ces entreprises de plus de 7 millions d’euros.

Technologie innovante

Le train HydroFLEX peut emporter jusqu’à 277 kg d’hydrogène en toute sécurité dans 36 réservoirs haute pression. Pour alimenter les moteurs électriques, l’hydrogène est introduit dans des piles à combustible où un processus chimique convertit l’hydrogène et l’oxygène afin de générer l’électricité nécessaire à la traction du train. Le seul déchet est de l’eau pure. Le premier test sur ligne principale eut lieu en septembre 2020, atteignant 80km/h dans le Warwickshire. La phase suivante du développement de ce prototype consistait à déplacer les réservoirs d’hydrogène et la pile à combustible à bord pour les placer sous le train.

Des innovations telles qu’HydroFLEX peuvent jouer un rôle important dans la réalisation de l’objectif net zéro 2050 que se fixe la Grande-Bretagne. C’est pourquoi ce train fut présenté à Glasgow dans le cadre de la COP26, recevant même les honneurs d’une visite du Prince Charles.

Pour cette manifestation cependant, le train était présenté avec ses réservoirs vides en raison des règles de sécurité en vigueur au Royaume-Uni. Porterbrook souhaitait en effet laisser les visiteurs jeter un œil à l’intérieur du local technique contenant le système hydroélectrique du train, ce qui n’aurait pas été autorisé avec de l’hydrogène stocké à bord. Précisant tout de même qu’une fois le train homologué, la sécurité des voyageurs sera intégralement assurée, comme c’est déjà le cas pour les trains à hydrogène en circulation commerciale en Allemagne.

Potentiel à venir

Alexander Burrows, directeur du Birmingham Centre for Railway Research and Education de l’Université de Birmingham, se dit enthousiasmé : « En seulement 3 ans, l’Université et Porterbrook ont ​​conçu, développé et maintenant mis en service le premier train à hydrogène du Royaume-Uni. Le voir se présenter à la COP26 à Glasgow est quelque chose de magnifique et en tant qu’université, nous sommes ravis de voir que nos recherches influencent désormais directement l’élaboration des politiques et produisent un impact réel. »

Le prototype a été certes conçu sur une rame d’une trentaine d’années, mais cela ne l’empêche pas d’être « trimode » et d’avoir, sous exploitation à l’hydrogène, une autonomie de 480 kilomètres. Cette rame est en réalité une ancienne Class 319 qui avait été utilisée auparavant par Govia Thameslink Railway. C’est l’ex-319382 qui a été présentée à Glasgow avec l’une des portes de la voiture DT retirée et scellée de façon permanente. Une des voitures sert de salle de réunion car le train est encore ici un démonstrateur. La rame est officiellement numérotée 799201 mais conserve ses numéros de voitures 319382.

S’il s’agit d’une première en Grande-Bretagne, c’est par le fait que le Coradia i-Lint d’Alstom qui roule en Allemagne n’est pas conçu pour le gabarit ferroviaire britannique, qui est un peu plus étroit que celui du Continent. C’est la raison pour laquelle les trains britnanniques ont une allure si particulière. Reste à voir maintenant comment on va passer à la production industrielle, ce qui est un autre défi.

Auteur: Frédéric de Kemmeter