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Interporto : ces zonings industriels italiens reliés au rail

Les Italiens ont mis en œuvre une politique originale de zones industrielles qui doivent être reliées au rail.

L’Italie est représentative d’un processus de régionalisation à l’œuvre dans toute l’Europe. Le modèle régional italien a longtemps été original en Europe, car il se situe à mi-chemin entre le modèle centraliste et le modèle fédéral des Länder allemands. Dans les divisions territoriales officielles, les régions du nord de l’Italie sont très différentes les unes des autres, notamment en ce qui concerne les caractéristiques des institutions locales et sociales.

La particularité italienne en termes d’organisation logistique du territoire est qu’il s’agit d’une politique nationale décidée par plusieurs lois promulguées entre 1990 et 2002.

Le cas atypique italien, avec ses régions à « statut spécial » dotées d’un solide réseau bancaire régional, nous montre un modèle puissant et créatif, où les PME dominent l’espace économique.

Un environnement complet

Les Italiens ont également fait preuve d’une certaine maturité intellectuelle. Par exemple, il ne suffit pas d’investir dans le rail pour générer du trafic. Le développement des infrastructures doit nécessairement répondre aux besoins exprimés par l’industrie locale et au contexte dans lequel l’infrastructure est située.

L’une des caractéristiques concrètes de la politique italienne est la mise en place de nombreux « Interporto » (ports secs) sur l’ensemble du territoire de la péninsule.

Actuellement, l’État définit la planification générale, le financement et les règles de gestion tout en laissant la mise en œuvre aux acteurs locaux (administrations territoriales, CCI). Une politique qui montre toute sa souplesse et son extraordinaire dynamisme. Un large mouvement public/privé soutient fortement une économie régionale exportatrice dans toute l’Europe.

Le rôle et la fonction de l' »Interporto » ont été interprétés de différentes manières au fil des ans, malgré le fait que la loi 240/1990 (art. 1) donne une définition explicite du « village de marchandises ».

Le village de marchandises italien est une infrastructure complexe couvrant des surfaces allant de milliers de mètres carrés à des millions de mètres carrés, dont la fonction est d’accueillir des entreprises de logistique et de transformation qui ont besoin d’effectuer des transformations de produits finis à petite échelle (emballage, personnalisation, etc.), d’intégrer, au moyen d’infrastructures et d’infostructures, différents modes de transport et d’offrir une large gamme de services.

L’obligation d’être connecté au rail

Ces « interporti » doivent de facto, selon la loi, comporter une gare intermodale. Le cadre réglementaire établit certaines exigences, telles que des liaisons ferroviaires directes avec le réseau ferroviaire national principal et l’existence d’un terminal ferroviaire intermodal, capable de former ou de recevoir des trains complets, conformément aux normes européennes, pouvant fonctionner avec un nombre d’au moins dix paires de trains par semaine.

Ils disposent également de différentes zones destinées, respectivement, aux fonctions de transport intermodal, de logistique d’approvisionnement, de logistique industrielle, de logistique de distribution et de logistique de distribution urbaine. Le village de marchandises peut donc être considéré comme une sorte de « port » à l’intérieur du territoire, d’où ne partent ni n’arrivent les navires, mais les trains et/ou les camions.

Ces dernières années, la réalité interportuaire, principalement en raison du fait que le développement de l’intermodalité est devenu la règle et non plus l’exception, a connu des changements qui ont permis aux « Interporti » de développer une large gamme de services qui ont permis d’atteindre une plus grande compétitivité, leur permettant dans de nombreux cas d’acquérir un haut niveau de spécialisation dans leur offre.

C’est un bel exemple qui pourrait inspirer de nombreux pays et régions d’Europe.

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Auteur: Frédéric de Kemmeter