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Du retard pour les concurrents entre Madrid et l’Andalousie

Le retard pris pour opérer en concurrence sur la première ligne à grande vitesse du pays est la conséquence d’une signalisation incompatible avec les standards actuels.

Ce ne sera pas en été. Et probablement pas cette année non plus. L’arrivée des trains à grande vitesse à bas prix en concurrence vers Cordoue et Malaga est retardée.

L’opérateur Iryo  (Ilsa-Trenitalia), a déjà annoncé qu’il faudra attendre 2023 pour qu’elle commence à exploiter la ligne entre Madrid et l’Andalousie. Le français Ouigo Espana, qui a débuté ses services entre Madrid et Barcelone, pensait théoriquement opérer sur cette liaison. La filiale de la SNCF envisage donc de retarder son arrivée d’au moins deux ans supplémentaires.

En fin de compte, seule la Renfe, avec à la fois ses AVE et ses Avlo, est en capacité d’opérer techniquement sur cette liaison à grande vitesse.

Une signalisation ancienne

En décembre dernier, l’ADIF, le gestionnaire espagnole de l’infrastructure ferrée, a entrepris une série de travaux essentiels à la modernisation de la ligne à grande vitesse entre Madrid et Séville, la plus ancienne d’Espagne.

Cette ligne à grande vitesse Madrid-Séville, en service depuis près de 30 ans, a été la première ligne à grande vitesse mise en service en Espagne en avril 1992. Mais à l’époque, en l’absence de standards de signalisation européens, les espagnols durent choisir ce qu’il y avait sur le marché. Ce fut le système LZB allemand qui s’implanta sur cette ligne.

Cette signalisation n’est compatible qu’avec les rames munies des systèmes à bord qui se réfèrent à la LZB. Seule la Renfe en dispose. Les équipements ne sont en effet plus construits et sont indisponibles sur le marché.

Actuellement, les trains à grande vitesse de Renfe circulent sans problème sur cette voie à grande vitesse. Mais les rames TGV de Ouigo Espana, des Euroduplex Alstom, ne pourront de toute manière pas être équipées de l’ancien système LZB.

C’est ce contretemps qui a obligé Ouigo à retarder son arrivée en Andalousie. Les travaux d’adaptation ne seront pas terminés avant 2026, mais la filiale française espère pouvoir exploiter la ligne au moins à la fin de 2023 ou au début de 2024.

Standard européen

La branche qui va de Cordoue à Malaga est plus récente et dispose déjà de l’ETCS niveau 2. L’ADIF a donc prévu le déploiement de l’ERTMS niveau 2 sur le « vieux » tronçon Madrid-Cordoue en deux phases : la première entre Madrid et Cordoue, et la seconde entre Cordoue et Séville.

Renfe maintient qu’elle essaiera de mettre en service le service Avlo d’ici 2022, mais les commentateurs espagnols estiment qu’il est fort probable que le projet soit reporté à 2023, date à laquelle Iryo lancerait ses tous premiers trains.

L’opérateur historique espagnol a donc les coudées franches pour environ deux années pour affiner sa politique tarifiaire.

Carrefour de la grande vitesse

Cordoue deviendrait un hub de TGV à bas prix. Le concurrent Iryo a annoncé que tous les trains circulant entre Madrid et Séville, et entre Madrid et Malaga, s’arrêteraient à Cordoue. Soit neuf fréquences de et vers Séville et les sept de et vers la Costa del Sol.

On ne connait pas encore les intentions de Ouigo Espana, entre 4 ou 5 allers-retours ni celles de la Renfe, qui dispose déjà d’un trafic AVE abondant. Son Avlo, l’AVE à bas prix, ne serait pas lancé tout de suite sur Séville et Malaga.

Auteur: Frédéric de Kemmeter