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France : remise du 3ème rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures, favorable au rail

Photo : service de presse d’Elisabeth Borne

La semaine dernière, le gouvernement français recevait le troisième rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures, qui s’étale jusqu’en 2042.

C’était annoncé et il est arrivé, après quelques fuites préliminaires. Ce rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures est le troisième en quatre ans après ceux de 2018 et de Mobilités 21.

En France, Le Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI) est une instance consultative créée comme structure pérenne par la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2020. Placé auprès du ministre chargé des transports, il réunit des responsables politiques et des experts pour conseiller le gouvernement sur la programmation des investissements en matière de mobilité sur le long terme.

Trois scénarios, un seul préconisé

Le rapport avait au préalalble établi 3 scénarios :

  • un scénario dit de « cadrage budgétaire », partant sur une hypothèse de l’État, à 53,4 MM€ ;
  • un scénario appelé « planification écologique » à 106 MM€ répondant aux objectifs fonctionnels de l’État ;
  • et un scénario maximal appelé « priorité aux infrastructures » et estimé à 125 MM€.

Ce dernier ne faisait apparement pas consensus au sein du Comité et c’est finalement le second qui fut choisi. Qu’y trouve-t-on ?

Rappellons que ce rapport aborde toutes les infrastructures. Mais il semble vouloir faire la part elle au mode ferroviaire avec une montée en puissance des investissements qui devraient atteindre 1 milliard par an dès 2026, s’ajoutant aux près de 3 milliards annuels déjà consacrés à la régénération dans le budget de SNCF Réseau. Car il y a urgence dans la régénération du réseau existant de la SNCF, qui prend rapidement de l’âge.

Dans la foulée de la remise de ce rapport, la Première ministre Elisabeth Borne annonçait vendredi dernier un plan de 100 milliards d’euros d’ici 2040 pour le transport ferroviaire, dont une première concrétisation devrait être la mise en place des fameux réseaux métropolitains autour des grandes agglomérations françaises.

Certains observateurs analysent ces projets comme étant fondés sur l’existant avec une modernisation de la signalisation, de la caténaires et d’appareils de voies. Cela correspondrait bien au cap visé de créer des réseaux métropolitains.

Quid des grands projets ?

Mais la France ferroviaire s’agite aussi autour de certains grands projets, comme le Grand Paris, la nouvelle ligne TGV du Sud-ouest (GPSO – Bordeaux-Toulouse / Hendaye) ou encore des nouveaux accès vers le tunnel du projet Lyon-Turin, qui est le serpent de mer du pays.

Si un décalage du calendrier des travaux du GPSO semble se dessiner – sans certitudes à ce stade -, le pessimisme semble s’installer en Savoie. À l’origine : le fameux tunnel qui fait tant de débats en France et en Italie.

Sauf que l’Italie s’est dotée en 2019 du gouvernement Conte favorable au projet ferroviaire. Les italiens se sont alors engagés à effectuer tous les travaux d’accès dans le Piémont, incluant une ligne nouvelle et quelques petits tunnels complémentaires. De son côté la France tergiverse encore alors que la construction proprement dite des 57 kilomètres de tunnel sur la section internationale est maintenant bien entamée.

« Ne pas disposer en France d’accès dignes de ce nom au tunnel, alors que les Italiens auront achevés les leurs, me paraît tout simplement inconcevable », tonne au Moniteur Philippe Bernard, président du syndicat des entreprises de travaux ferroviaires SETVF.

La ligne nouvelle sur la Côte d’Azur semble en revanche avoir sauvé son calendrier. Il restera maintenant à trouver les financements pour cet ensemble d’infrastructures.

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Auteur: Frédéric de Kemmeter