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Améliorer les liaisons transfrontalières avec le Luxembourg

Photo : pxhere

La SNCB et les CFL, les chemins de fer luxembourgeois, vont mener une étude commune pour voir comment améliorer les dessertes transfrontalières entre les deux pays.

Les dernières données du Statec, l’institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché, ont montré que le marché de l’emploi salarié grand-ducal était plutôt bon.

Mais ces données montrent aussi que la part des travailleurs transfrontaliers est en augmentation constante. Que ce soit de France, d’Allemagne ou de Belgique. Sur 458.210 salariés grand-ducaux, 212.229 étaient des frontaliers.

Liaisons ferroviaires

La centralité du Grand-Duché et ses emplois de bon niveau – surtout dans la finance et le droit -, font que beaucoup y travaillent mais n’y habitent pas. Ce qui vaut chaque matins et soirs à des autoroutes bien remplies et de fréquents ralentissements aux abords de la capitale luxembourgeoise.

Le train n’est pourtant pas absent avec les voisins français (Thionville, Metz), allemand (Trier) et belges (Athus, Arlon, Gouvy). Mais la part de marché demeure insuffisante.

Toutes ces localités sont desservies pratiquement chaque heure, et bien plus en heure de pointe entre 6h30 et 8h00 : 8 trains entre Arlon et Luxembourg, 9 trains TER entre Thionville et Luxembourg.

Une étude

Selon la presse locale, la SNCB et les CFL, les chemins de fer luxembourgeois, vont mener une étude commune pour voir comment améliorer les dessertes transfrontalières entre les deux pays.

SNCB et CFL envisagent ainsi de voir comment les trains pourraient mieux desservir les gares d’origine belges. On rappelera pour l’anecdote que l’État belge est toujours actionnaire des CFL à hauteur de 4%, et l’État français à hauteur de 2%

Actuellement, les liaisons transfrontalières sont effectuées en partie par du matériel roulant des entreprises ferroviaires des pays voisins. Du matériel roulant des CFL circule également dans les trois pays voisins moyennant les homologations d’usage.

Depuis que le réseau CFL est intégralement en ETCS, tous les traisn pénétrant dans le Grand-Duché doivent avoir l’équipement ad-hoc et être homologué.

Sur ce que luxembourgeois appellent « la ligne 50 » – qui est la ligne L162 en Belgique -, le taux de ponctualité s’élèverait à 97,3% !

Les CFL jusqu’à Libramont ?

C’est un peu le rêve en province belge du Luxembourg, mais cette idée se heurte à la réalité politique belge. En effet, des trains jusqu’à Libramont viendraient se superposer à la trame Intercity SNCB déjà existante. Le déficit des relations CFL devrait être pris en charge, sur le sol belge, par l’État belge. Or cela déséquilibrerait la fameuse clé de répartition 60/40.

On peut aussi imaginer que les CFL viennent en Belgique de leur propre chef, en « libre accès ». Mais cela risque de coûter très cher et la billetterie ne pourrait alors ne plus être conjointe avec celle de la SNCB.

Les choses ne sont donc pas aussi simples qu’on ne le croit. Dans les liaisons transfrontalières de service public, il y a de facto un partage des déficits car ces trains n’arrivent jamais à l’équilibre financier. Quand il s’agit de relations commerciales du genre Thalys, ces difficultés s’estompent puisqu’un seul opérateur prend tous les risques à sa charge.

Verra-t-on un jour les trains rouges CFL jusqu’à Libramont, Virton ou même Namur ? À voir…

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Auteur: Frédéric de Kemmeter