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STIB: perte de 40 à 50 pour cent de voyageurs en 2020

La société bruxelloise des transports publics a enregistré une perte de 42,9 pour cent de ses voyageurs en 2020 par rapport à 2019. Au niveau des finances, la STIB a connu un manque à gagner allant jusqu’à 100 millions d’euros. Le baromètre de satisfaction des voyageurs est cependant à la hausse.

2020 restera dans toutes les mémoires comme une année hors norme pour la STIB. La pandémie a eu d’importantes répercussions sur la fréquentation de l’opérateur public bruxellois. Après une progression constante au cours des dernières années et une année record en 2019, la fréquentation de la STIB a connu une chute importante suite à la crise sanitaire. En 2020, elle a enregistré 244,2 millions de voyages, ce qui représente une diminution de 42,9 pour cent par rapport à 2019.

Au niveau de la répartition des voyages par mode de transport, le métro recule le plus en termes de parts de marché (de 38,2 pour cent en 2019 à 35,9 pour cent en 2020), tandis que le tram reste quasiment stable (35,3%) tandis que le réseau de bus engrange 28,8 pour cent , la plus forte progression (25,8 pour cent en 2019). Avec près de deux tiers des parts de marché, le réseau de surface a davantage été privilégié par les utilisateurs que le réseau souterrain au cours de la pandémie.

Une explication provient du fait que le télétravail a été fortement privilégié dans le très important secteur tertiaire de Bruxelles, provoquant des pertes importantes en termes de trafic pour le transport public.

Parmi les réseaux européens les plus fréquentés

La fréquentation du réseau de la STIB a évolué au cours de l’année 2020, en fonction des mesures sanitaires décrétées par le gouvernement. Lors du 1er confinement, la fréquentation a atteint un plancher de 10 à 15% de voyages par rapport à la situation normale. Lors du déconfinement du mois de mai 2020, la fréquentation des transports publics a connu une reprise progressive. Depuis le reconfinement partiel d’octobre 2020, elle s’est stabilisée autour des 58 pour cent pour le métro et 66 pour cent pour la surface.

En 2020, les métros, trams et bus ont offert 8,8 milliards de places-km et ont parcouru 46,1 millions de kilomètres. Soit une diminution d’un peu plus de 2 millions de km par rapport à 2019. Ceci est une conséquence directe de la pandémie, puisque la STIB a dû continuellement réadapter son offre, en fonction de l’évolution des mesures sanitaires (par exemple, suspension du réseau Noctis). Elle a cependant veillé à permettre les déplacements essentiels dans les conditions de confort et de sécurité les meilleures possibles.

Pour compenser cette réduction de l’offre, la STIB a injecté en priorité sur le réseau ses véhicules de plus grande capacité, afin de permettre autant que possible le respect de la distanciation sociale. Ceci explique que la capacité totale du réseau baisse moins que la production kilométrique.

Le réseau bruxellois est cependant resté parmi les réseaux européens les plus fréquentés. Comparée aux réseaux étrangers, sa fréquentation se situe dans la moyenne supérieure. Elle suit une courbe similaire à celles de la RATP à Paris et de la SMT de Montréal. TFL à Londres reste, par exemple, très en dessous.

TRAM-STIB

Satisfaction des voyageurs à la hausse

Les efforts de la STIB pour maintenir un service de qualité, malgré les circonstances difficiles, ont été récompensés. En 2020, la satisfaction des voyageurs est en hausse. Le baromètre de satisfaction attribue à la STIB un score global de 7,3/10 (contre 7,1 en 2019). En outre, 81 pour cent des répondants donnent à la STIB un score de 7 ou plus pour la qualité du service en général. Cela représente une augmentation de satisfaction de 5 pour cent par rapport à 2019.

Impact financier

La crise du Covid-19 a également eu un impact non négligeable sur les finances. Alors que la STIB enregistrait une baisse de ses recettes du trafic (- 90 millions), elle devait parallèlement faire face à une augmentation de ses dépenses, suite notamment à l’achat de matériel sanitaire (+ 4 millions) et à l’intensification du nettoyage de ses véhicules et infrastructures (+ 23 millions). Malgré ce contexte difficile, la STIB a gardé le cap et a poursuivi la concrétisation de ses nombreux projets.

Auteur: Frédéric de Kemmeter