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Allemagne : une première ligne ferroviaire 100 % hydrogène

Photo : Alstom

L’Allemagne a inauguré la semaine dernière une première ligne ferroviaire entièrement exploitée par train à l’hydrogène, sans recours à d’autres propulsions.

Malgré le nombre important de projets d’électrification réalisés dans différents pays, une grande partie du réseau ferroviaire européen ne sera pas électrifiée à long terme. Le nombre de trains diesel en circulation reste élevé dans de nombreux pays, avec plus de 4 000 trains diesel en Allemagne par exemple.

Alstom a déjà signé quatre contrats de trains régionaux alimentés par des piles à combustible à hydrogène. Deux d’entre eux sont mis en œuvre en Allemagne, le premier concerne 14 trains Coradia iLint dans la région de Basse-Saxe et le deuxième, 27 trains Coradia iLint dans la région métropolitaine de Francfort.

Le troisième contrat concerne la région de Lombardie en Italie, où sont construits 6 trains Coradia Stream à hydrogène  avec une option pour 8 trains supplémentaires, tandis que le quatrième contrat concerne la France avec 12 trains Coradia Polyvalent à hydrogène qui seront partagés entre quatre régions. Le train Coradia iLint a également réussi des essais en Autriche, aux Pays-Bas, en Pologne et en Suède, notamment.

Une première ligne 100% à l’hydrogène

Sur le trajet reliant Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et Buxtehude, 14 trains régionaux Alstom alimentés à l’hydrogène seront exploités par evb pour le compte de LNVG, remplaçant progressivement 15 trains diesel. Ils seront rechargés quotidiennement, jour et nuit, à la station de recharge en hydrogène de Linde.

Grâce à une autonomie de 1 000 km, les trains Coradia iLint d’Alstom peuvent fonctionner toute une journée sur le réseau evb, sans émission, grâce à un seul plein d’hydrogène. En septembre 2018, 2 trains de présérie avaient réussi une période d’essai qui avait duré presque 2 ans.

Autonomie

À Bremervörde, le site de Linde comprend 64 réservoirs de stockage sous haute pression de 500 bars, pour une capacité totale de 1 800 kilogrammes, ainsi que 6 compresseurs à hydrogène et 2 pompes à combustible. L’utilisation de l’hydrogène pour les trains réduit considérablement l’impact sur l’environnement, car 1 kg d’hydrogène remplace environ 4,5 litres de diesel.

La production d’hydrogène sur site est prévue à l’avenir au moyen d’électrolyse et d’électricité produite par régénération; les zones d’extension correspondantes sont disponibles.

Les trains sont sans émissions et silencieux, avec seulement de la vapeur et de l’eau condensée sortant de l’échappement. Ils ont une autonomie de 1.000 km. Cela signifie que chaque train peut rouler toute la journée avec un seul réservoir d’hydrogène.

Les trains peuvent aller à un maximum de 140 km/h, bien que les vitesses régulières sur la ligne soient bien inférieures, entre 80 et 120 km/h. La nouvelle flotte, qui a coûté «93 millions d’euros», évitera de générer «4.400 tonnes de CO2 chaque année», à rajouter LNVG.

Le projet est financé par le ministère fédéral du Numérique et du Transport dans le cadre du programme national d’innovation (NIP) allemand pour les technologies de l’hydrogène et de la pile à combustible. Le gouvernement fédéral contribue pour 8,4 millions d’euros aux coûts des rames et pour 4,3 millions d’euros aux coûts de la station de rechargement. La directive relative au financement est coordonnée par NOW GmbH et mise en œuvre par Project Management Jülich (PtJ).

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Auteur: Frédéric de Kemmeter