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France : des carrières qui utilisent le train, sans retours à vide

Photo : Carrières de l’Ouest

Les Carrières de l’Ouest ne sont pas connues en Belgique. Elles nous offrent pourtant une intéressante solution de trains qui ne circulent pas à vide au retour. Explications.

Inconnue chez nous, les Carrières de l’Ouest est l’une des 6 filiales du groupe français Basaltes, premier carrier indépendant de l’Hexagone. Le groupe Basaltes, qui dispose d’une centaine de sites, produit 12 million de tonnes de granulats par an et en transporte 1.5 million de tonnes en train, soit 3.5% de la production française et plus de 12% du fret ferroviaire de granulats.

Les Carrières de l’Ouest dont il est question ici ont notamment un site à Voutré, située au bord du massif armoricain, lequel emploie 120 salariés. Cette PME développe depuis 2020 un transport de granulats, sable et graviers.

Cette carrière est la plus importante du pays pour sa production de rhyolite, c’est à dire de roches dures. Elle extrait chaque année près de 2,5 millions de tonnes de granulats et de sable pour la construction de routes et la production de béton

Des granulats par conteneurs

La carrière de Voutré est l’une de celles qui sont embranchées au réseau ferré. Cela permet de diminuer grandement le charroi de caminos, de l’ordre de 800.000 qui passent au rail. Les Carrières de l’Ouest veulent passer à 1,2 million de tonnes.

Alors qu’autrefois les granulats étaient chargés en vrac dans des wagons de type EX 90, cela a été modifié et remplacé par des conteneurs ouverts qui pèsent entre 30 et 35 tonnes. Avec près de 110 unités de 20 pieds, les Carrières de l’Ouest sont en mesure de transporter 1.500 tonnes de granulats par train entre Voutré et Trappes, dans le sud-ouest de Paris.

Avantage du conteneur : il peut-être transporté sur le site où on veut, il peut au besoin être chargé sur un camion pour les derniers kilomètres, c’est le principe de l’intermodalité.

Un avantage identique est fourni à la destination, où le train est déchargé de ses conteneurs pour parcourir les derniers kilomètres, sur les chantiers de construction. Or ceux-ci diffèrent d’une année à l’autre, au gré des nouvelles construction et des nouveaux sites.

Le transport de granulats par conteneurs n’est pas grandement utilisé dans le combiné ferroviaire, d’où cet intéressant exemple des Carrières de l’Ouest. Mais ce n’est pas tout.

Retour rempli

Chaque train qui quitte Voutré atteint Trappes en début de soirée, afin d’être déchargé et d’alimenter les chantiers les nombreux chantiers BTP franciliens. Parmi ceux-ci : les chantiers du Grand Paris et des grossistes en matériaux de construction.

Ce qui est nouveau, c’est que les mêmes conteneurs sont rechargés en région parisienne avec des terres excavées et de déblais qui représentent un énorme marché avoisinnant les 40 millions de tonnes par an, dont 5 provenant directement des travaux du Grand Paris.

Une partie de celles-ci sont rachetées par Carrières de l’Ouest et vont alors effectuer le voyage retour dans les mêmes conteneurs pour participer au réaménagement de la carrière de Voutré.

Une solution presque logique pour permettre de mieux optimiser le chargement des trains et d’ainsi réduire les coûts de transport. On lui a donné le nom de « double fret ».

Un bel exemple de décarbonation d’un secteur qui fait souvent fortement appel à la route pour ses transports.

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Auteur: Frédéric de Kemmeter