FR NL

Anvers-Nord, le plus grand triage de Belgique

Photo : Infrabel / BenjaminBrolet

Les triages de wagons de marchandises sont des installations qui semblent s’amenuiser en Europe. Mais celui d’Anvers-Nord est vital pour l’ensemble du complexe portuaire.

La gare de triage d’Anvers-Nord est la deuxième plus grande gare de triage en Europe. Au total, 96 voies ferrées convergent sur plusieurs dizaines d’hectares. C’est le lieu d’arrivée des trains de marchandises. Les trains y sont scindés, puis recomposés. Il s’agit du processus de « triage ». Mais il faut pour cela une installation très importante en nombre de voies.

L’enlèvement et la livraison des wagons s’effectue en Belgique durant toute la journée, souvent l’après-midi. Des trains recomposés dans des gares de formation convergent alors vers Anvers (ou d’autres triages). Il en est de même des trains arrivant de toute l’Europe.

Le rôle du triage

Anvers compte au sein du port un grand nombre d’entrepôts et de quais qui sont autant de destinations en soi. Pour éviter d’y amener les wagons un à un, ce qui serait un gros gaspillage de ressources, on regroupe les wagons ayant la même destination.

Ainsi, si trois trains de Belgique et d’Europe ont dans leur composition des wagons citernes pour BASF, on va regrouper l’ensemble des wagons citernes à Anvers-Nord pour ne former qu’un seul train vers l’usine, leur destination commune. Cela nécessite donc un tri préalable, qui est le rôle du triage d’Anvers-Nord, à l’entrée du port.

Le triage des wagons est donc un élément essentiel pour rallier, d’une part les entrepôts portuaires mais aussi, d’autre part, pour regrouper en sens inverse les wagons par destination en Belgique et en Europe. Ainsi, on peut avoir des wagons provenant de 5 entrepôts différents mais qui ont tous la même destination, par exemple Cologne, Bâle ou La Louvière, par exemple.

Une bosse

La manière la plus rapide de faire du tri est de passer par la bosse de triage. Les wagons, préalablement dételés, y sont poussés et, par une belle pente, les wagons « redescendent » seuls avant d’être freinés plus loin sur l’une des 20 ou 30 voies de réception.

Chaque wagon est dirigé vers une voie différente grâce à des aiguillages ultra-rapides. Au fur et à mesure, chaque voie se remplit de ses wagons pour former un train qui partira vers une seule destination avec des wagons différents.

Soutien de l’État

Le conseil des ministres de vendredi dernier approuvait un avant-projet de loi instaurant un régime de soutien en faveur des entreprises ferroviaires transportant des marchandises par wagons isolés, annonçait le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet dans un communiqué.

Le trafic diffus mérite un soutien spécifique, eu égard à ses coûts fixes additionnels notamment pour le personnel et l’infrastructure.

Cette aide de 15 millions d’euros doit encourager ces entreprises ferroviaires à recourir à l’installation de triage automatique d’Anvers-Nord pour leurs opérations de triage, en prévoyant le remboursement d’une partie des frais exposés pour l’utilisation de cette installation.

Ce régime de soutien s’inscrit dans le cadre du Plan Marchandises approuvé en conseil des ministres du 30 septembre 2022. Cela contribuera dès lors à l’objectif du Gouvernement de doubler le volume de marchandises transportées par train, avec des effets positifs  évidents tant sur l’environnement, la mobilité, le développement durable et la sécurité routière que sur l’économie.

Articles similaires :

Auteur: Frédéric de Kemmeter