L’importance pour le rail des flux de conteneurs portuaires
Les ports belges jouent un rôle important pour capter les flux mondiaux de conteneurs maritimes.
Le port d’Anvers-Bruges a accueilli 20.675 navires pour l’année 2022, une petite baisse de -2,2%. Le nouvel ensemble portuaire belge abrite 1.400 entreprises et ainsi que le plus grand cluster chimique intégré d’Europe. Le port fournit, directement et indirectement, un total d’environ 164.000 emplois et génère une valeur ajoutée annuelle de 21 milliards d’euros.
Les trafics de conteneurs
Avec ses 13,5 millions de TEU (Twenty Equivalent Unit – équivalent 20 pieds, la mesure officielle du conteneur) représentant 145 millions de tonnes, le port d’Anvers-Bruges est actuellement 15ème mondial et 2ème européen dans le seul trafic des conteneurs, derrière Rotterdam.
En 2021 et 2022, les défis étaient les plus palpables dans le trafic de conteneurs. Les perturbations mondiales du transport par conteneurs et la congestion qui en a résulté avec des pics d’appels et des retards ont exercer une pression sur les volumes tout au long de l’année.
Les conteneurs représentent tout de même près de 57% du tonnage de l’ensemble portuaire, ce qui devrait impacter sur le secteur ferroviaire. Cependant la part du rail demeure encore très faible puisqu’elle se situe autour des 8%.
L’importance est de savoir qu’elle est l’étendue de l’hinterland de l’ensemble portuaire, c’est-à-dire jusqu’où vont les marchandises.
Les grands corridors ferroviaires
Anvers-Bruges est une plaque tournante qui reçoit trois corridors européens de fret ferroviaire :
- Rhin-Alpin (RFC1),
- Mer du Nord-Méditerranée (RFC2) et
- Mer du Nord-Baltique (RFC8).
Ces corridors ne sont évidemment pas destinés uniquement au transport de conteneurs mais une bonne part des trafics ferroviaires concernent le transport intermodal. Sur 130 trains de marchandises par jour en moyenne, près de 36 concernent des navettes vers 70 destinations dans 20 pays.
Cela montre toute l’importance du rail dans les flux de trafic, bien que ce soit encore considéré comme faible, alors que le chemin de fer reste sur ce segment en concurrence avec les barges fluviales et la route.
Terminaux intermodaux
Anvers-Bruges compte aujourd’hui 8 terminaux à conteneurs, dont certains sont dédiés à un seul opérateur, comme celui de MSC qui a récemment déménagé sur la rive gauche de l’Escaut.
MSC vient de créer sa propre compagnie ferroviaire, Medway Belgium, pour effectuer en partie le transport ferroviaire à sa guise et selon ses propres volontés, sans dépendre d’opérateurs externalisés.
Combinant, une contraction de « Combiné » et « Antwerp », est un autre exemple. Il s’agit d’un terminal fondé en tant que coentreprise entre BASF, Hupac et Hoyer, un important chargeur de produits chimiques.
Récemment, une nouvelle voie de 760 mètres a déjà achevée au sein du terminal, et permet ainsi de recevoir les trains longs de 750m voulus par l’Europe. Cela permet d’éviter de « couper les trains », ce qui engendrent des manœuvres multiples et peu écologiques.
Dans un autre registre, Zeebrugge est aussi un port fortement tourné vers le trafic des semi-remorques, à destination de la Grande-Bretagne, de l’Irlande mais aussi des pays de la Baltique.
Ce trafic intermodal n’est pas comparable à celui des conteneurs mais utilise dans certains cas les mêmes wagons et les mêmes trains. Une synergie apparait donc ici avec le regroupement de certains flux intermodaux utilisant les mêmes trains vers toutes les destinations d’Europe.
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